Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a accusé mardi des soldats de l'armée malienne d'avoir mené, depuis l'intervention française dans le nord du pays en janvier, des représailles à l'encontre de plusieurs groupes ethniques, demandant au Mali une enquête à ce sujet. Les conclusions de la mission d'observation menée par le Haut-Commissariat depuis le 18 février "suggèrent que la récente intervention dans le nord du Mali a été suivie par une grave escalade des violences" et par des "représailles" menées par des membres de "l'armée" qui semblaient "viser les Peuls, les Touaregs et des groupes ethniques arabes perçus comme soutenant les "groupes armés", a déclaré la Haute-Commissaire adjointe, Kyung-wha Kang, devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Elle a par ailleurs expliqué que "la situation a été exacerbée par la propagation de messages incendiaires, y compris à travers les médias, stigmatisant les membres de ces communautés, dont des milliers ont fui par peur de représailles de la part de l'armée malienne". "Ceux qui restent dans le pays ont peur d'être des cibles non pas pour ce qu'ils ont fait mais pour ce qu'ils sont", a-t-elle ajouté. Mme Kyung-wha Kang a par ailleurs demandé aux autorités maliennes de mener une enquête à ce sujet et de punir les responsables. Présent dans la salle du Conseil des droits de l'homme à Genève, le ministre de la Justice du Mali, Malick Coulibaly, a déclaré que les allégations d'exactions imputables aux forces maliennes sont "le fait d'actes isolés dont les auteurs seront poursuivis et punis".