Les Palestiniens souhaitent que la visite que compte effectuer dans la région à partir de mercredi le président américain Barack Obama, soit porteuse d'un engagement clair des Etats-Unis en faveur de la relance du processus de paix israélo-palestinien, dans l'impasse en raison de la poursuite de la colonisation dans les territoires occupés. Selon des sources palestiniennes, Obama doit se rendre à Ramallah (Cisjordanie) où siège l'Autorité palestinienne, ainsi qu'à Beit Lahem pour visiter la basilique de la Nativité. Il doit rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président palestinien Mahmoud Abbas et son Premier ministre Salam Fayyad. Le président Obama sera accompagné de son secrétaire d'Etat John Kerry. Ce dernier, qui a remplacé Hillary Clinton, a exposé les priorités de l'administration américaine durant le mandat d'Obama, avec comme objectif la relance du processus de paix. Lors d'une récente visite à Moscou, le président palestinien Mahmoud Abbas a espéré que cette année, "la situation permettra le début de pourparlers substantiels" avec Israël, "bien que nous n'ayons pas de grands espoirs", a-t-il toutefois concédé. Il a souligné que l'Etat de Palestine comptait relancer les négociations de paix avec Israël cette année. "Nous espérons que de vraies négociations commenceront cette année avec Israël. Nous espérons qu'enfin un accord politique sera atteint sur la création de deux Etats", a affirmé le président palestinien. Le conseiller politique de M. Abbas, Nimr Hammad, a souhaité de son côté que "le président Obama réalise ce qu'il a promis dans son discours à l'Université du Caire (juin 2009), l'arrêt de la colonisation sous toutes ses formes, principal obstacle à un Etat palestinien, et ce qu'il a dit (septembre 2010) sur son espoir de voir bientôt la Palestine membre à part entière à l'ONU". Autre sujet brûlant, la question des prisonniers, les territoires occupés ont connu une forte mobilisation ces dernières semaine en faveur des détenus palestiniens dans les geôles israéliennes, pour réclamer de meilleures conditions de détentions et le respect des droits des prisonniers, ainsi que leur libération. Mais les attentes palestiniennes d'un règlement du conflit israélo-palestinien se sont évaporées après l'espoir suscité à la suite du discours du Caire de Barack Obama. Ce dernier, près de quatre ans après n'a pas su obliger l'occupant israélien à mettre fin à ses activités illégales de colonisation, principale obstacle à la relance du processus de paix. — Une visite qui suscite peu d'espoir chez les Palestiniens— C'est le sentiment partagé par l'ensemble des factions palestiniennes qui sont unanimes à se demander sur l'opportunité d'une telle visite alors que la situation ne fait que de se dégrader de jour en jour dans les territoires occupés, où les Palestiniens subissent au quotidien les exactions israéliennes. Certains courant estiment même de leur côté que la visite du locataire de la Maison Blanche est dans l'intérêt d'Israël et quelle sape les efforts de réconciliation interpalestinienne. "Nous avons rien à perdre de la visite d'Obama dans la région, car nous n'abandonnerons pas les constantes palestiniennes. le président Abbas a été clair à ce sujet et a informé l'administration américaine", a déclaré Fayçal Abou Chahla, membre du Fatah (parti du président Abbas). Le front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) a estimé de son côté que la visite du président américain est sans intérêt et qu'elle n'apportera pas de changement. Cette visite est "sans intérêt par rapport au conflit israélo-palestinien, elle est une répétition des précédents déplacements de responsables américains dans la région", a déclaré Kaïd Al-Ghoul membre du comité central du FPLP. "Nous nous sommes habitués aux déclarations mielleuses des Américains, mais rien n'a été fait sur le terrain pour amener Israël à appliquer les accords conclus", a-t-il ajouté. Le mouvement Hamas a également réagi à la visite du président américain, laquelle selon lui n'apportera rien de nouveau mais davantage de "divisions", de "pertes de territoires" et d'"expulsions" des Palestiniens. — Entre-temps, Israël poursuit la colonisation— Alors que le président Obama s'apprête à se rendre dans la région, le nouveau gouvernement israélien mais toujours dirigé par benjamin Netanyahu du Parti de droite le Likoud, a annoncé la veille qu'il allait poursuivre la colonisation dans les territoires occupés malgré les condamnations internationales. L'occupant israélien avait annoncé plusieurs projets, dont la construction de plus de 400 logements dans plusieurs colonies en Cisjordanie. Barack Obama et son administration se trouvent dos au mur. A chaque initiative prise par Washington en faveur de la paix, Israël annonce de nouveaux logements dans les colonies. Selon des médias, les Etats-Unis ne prévoient pas d'initiative particulière pendant les quatre jours de la visite. "Mon objectif lors de ce voyage est d'écouter", avait affirmé M. Obama lors d'un entretien télévisé. La communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion en 1967 de la partie orientale d'El Qods, et considère toutes les colonies juives comme illégale au regard du droit international.