Si le jeûne pendant le mois de Ramadhan se déroule dans des conditions "relativement acceptables" pour les personnels des administrations et services dans des bureaux dotés d'air conditionné c'est loin d'être le cas pour les ouvriers exerçant des métiers pénibles sous un soleil brûlant et des températures torrides. Les travailleurs du bâtiment, ceux des travaux publics, les mineurs, les agriculteurs et d'autres ouvriers qui passent de longues heures de jeûne sous le soleil de juillet ont besoin de plus de repos eu égard aux efforts qu'ils fournissent. De nombreux ouvriers ont été unanimes à déclarer à l'APS que le travail durant le Ramadhan doit "se faire tôt dans la matinée ou le soir si les conditions le permettent". Des ouvriers rencontrés sur un chantier de travaux d'assainissement dans le centre-ville de Baraki ont estimé que le rythme de travail "n'a pas été affecté durant le mois de Ramadhan malgré le dur labeur et le poids du jeûne" rappelant que le mercure était clément pendant les deux premières semaines du mois sacré. "Le plus gros du travail à savoir le creusage et la construction d'avaloires en béton armé se fait aux premières heures de la journée tant que les températures sont relativement douces", a confié Mohamed (42 ans). A une question sur les conditions de travail difficiles pendant le mois du jeûne, l'ouvrier a précisé qu'il s'agissait de son gagne-pain et qu'il était contraint de travailler qu'elles que soient les circonstances. D'autres ouvriers partagent le même avis dans divers chantiers entre autres ceux chargés de la réalisation d'un tronçon de la voie ferroviaire reliant Thénia à Boumerdès au niveau de Oued Aïssi dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Les ouvriers qui travaillent sur ce chantier ont indiqué, lors de la visite d'inspection effectuée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal à ce projet, que la travail dans ces conditions pendant le Ramadhan demande de "la persévérance". Travailler sous un soleil de plomb et une température avoisinant les 40 degrés est loin d'être un mince tâche, a déclaré de son côté un ouvrier dans les grands travaux de soudure de ce pont métallique dans la réalisation est confiée à des sociétés algérienne, portugaise, turque et espagnole. Loin des chantiers des travaux d'assainissement et de forage, un autre métier, méconnu, mais pénible notamment pour celui qui l'exerce dans ce mois de jeûne. Il s'agit des manutentionnaires qui déchargent et chargent les marchandises dans les marchés de gros et fruits et légumes et les halles. "Notre travail est déjà pénible du fait du poids des charrettes ajouté à cela l'effort du jeûne en cette période de grande chaleur", estime Brahim, un manutentionnaire de 32 ans au marché des gros des fruits et légumes. "Bien qu'il soit temporaire, ce travail qui se fait tôt le matin, non seulement durant le mois sacré mais pendant toute l'année, c'est mon gagne-pain et je dois le faire pour subvenir aux besoins de ma famille", a-t-il ajouté. Pour Brahim, le manque du sommeil accentue également la fatigue. On ne peut parler du travail pénible durant le mois du Ramadhan sans évoquer les agents de la gendarmerie, de la sûreté nationale, des éléments de l'Armée nationale populaire et des gardes-frontière qui veillent tout au long de la journée sous un soleil brûlant pour la sécurité et le bien-être du citoyen.