La coalition d'opposition tunisienne a rejeté vendredi les propositions de sortie de crise formulées par le parti au pouvoir Ennahda, qui avait accepté de négocier sur la base d'une initiative prévoyant la mise en place d'un gouvernement apolitique. "Toute négociation sans dissolution (immédiate) du gouvernement serait une perte de temps", a déclaré Taïeb Baccouche, un des représentants de l'opposition, après avoir reçu du syndicat, l'Union Générale des Travailleurs Tunisiens (UGTT), médiateur dans la crise politique, les concessions d'Ennahda. Le mouvement Ennahda avait annoncé jeudi qu'il acceptait de négocier avec l'opposition sur la base d'une initiative prévoyant la mise en place d'un gouvernement apolitique. L'initiative de sortie de crise formulée par l'UGTT prévoit la mise en place d'un gouvernement apolitique et le maintien de l'Assemblée nationale constituante (ANC). L'opposition a exclu touts pourparlers avec Ennahda tant que le gouvernement n'a pas démissionné et un cabinet de salut national n'a pas été mis en place. La Tunisie est confrontée à une crise politique sans précédent. Le parti au pouvoir Ennahda, qui dirige le gouvernement tunisien, et ses opposants sont engagés dans un bras de fer depuis l'assassinat du député Mohamed Brahmi.