Dans un communiqué publié par la presse, les forces armées ont indiqué qu'à la lumière des orientations du général de l'armée, ministre de la Défense, Abdelfattah al Sissi, 160.000 militaires ont été déployés pour assurer la sécurité de plus de 30.000 comités de référendum à travers les différentes régions du pays et "faire face à toute menace eventuelle ou situation d'urgence", outre le renforcement des mesures de sécurité sur les frontières terrestres et maritimes. L'armée égyptienne déploie 160.000 militaires pour sécuriser le référendum sur le projet de constitution LE CAIRE - Le commandement des forces armées égyptiennes a annoncé samedi avoir pris, en collaboration avec le ministère de l'Intérieur, toutes les mesures nécessaires afin de sécuriser le référendum sur le projet de constitution prévu mardi et mercredi prochains. Prévue le 14 janvier courant, la consultation référendaire sur la nouvelle constitution verra la participation de près de 52 millions d'électeurs à l'intérieur du pays. Dans une déclaration à la presse samedi, le ministre de l'Intérieur égyptien, Mohamed Ibrahim, a affirmé que les forces de sécurité étaient en état d'alerte maximale et le niveau de l'état d'urgence élevé afin de sécuriser le référendum en Egypte, soulignant que ce plan prévoit la sécurisation de l'ensemble des infrastructres stratégiques et l'intervention "en force" face à toute "tentative d'introduction dans les prisons et structures de la police". Selon des milieux proches du pouvoir et des médias égyptiens, ces mesures de sécurité ont été arrêtées pour contrecarrer un plan des Frères musulmans visant à "faire hausser le ton de la protestation, répandre les actes de violence pour entraver la consultation référendaire et faire sombrer le pays dans un chaos sans pareil". Le plan, ajoute la même source, compte également une invasion des prisons pour libérer les dirigeants islamistes détenus dont le président déchu Mohamed Morsi. D'autre part, les partisans de la confrérie islamique ont organisé vendredi des manifestations qualifiées de "limitées" par la presse locale et lors desquelles les forces de sécurité ont procédé à l'arrestation de 169 personnes. Les provinces de Suez et d'Alexandrie ont, quant à elles, été le théâtre de heurts violents qui ont fait quatre morts à Suez, dans le nord est de l'Egypte, et à proximité du Sinai qui a connu une escalade terroriste impressionnante depuis juillet dernier. Selon des analyses de la presse locale, les Frères musulmans classés "groupe terroriste" par les autorités égyptiennes, n'ont pas réussi à s'imposer dans la rue lors des manifestations des deux dernières semaines organisées sous le slogan "Echec à la constitution". "Leur plan visant à obstruer le référendum sur la constitution et à entrainer l'armée et les forces de sécurité dans des affrontements sanglants avec les manifestants ont également été déjoués", lit-on dans ces analyses. Par ailleurs, des rapports de sécurité égyptiens rapportés par la presse locale en fin de semaine, ont mis en garde contre "l'escalade d'actes terroristes" dans le pays durant la prochaine étape, soulignant que les organes de sécurité ont découvert le ralliement d'éléments appartenant aux Frères musulmans aux rangs des groupes armés notamment l'organisation "Ansar beyt Al Maqdes" liée à Al Qaida. Ils ont également découvert des bases d'entrainement des éléments extrêmistes sur les frontières sud à l'intérieur du Soudan et les frontières ouest à l'intérieur de la Libye "en prévision de la mise à exécution d'actes terroristes en Egypte". Les experts ont estimé, eux, que le désespoir des partisans des Frères musulmans en sus des poursuites judiciaires à leur encontre et l'opinion de la presse et de la societé à leur sujet" a généré une "montée de l'extrémisme" qui s'est manifestée la semaine dernière par des attaques contre des meetings et conférences de mouvements et partis qui soutiennent le projet de la nouvelle constitution. La confrérie islamique, selon les observateurs, "s'oriente droit vers l'extrémisme et la menace" allusion faite au communiqué du parti de la liberté et de la justice, aile politique des Frères musulmans, rendu public vendredi dernier. La persistance de la situation actuelle en Egypte constitue "une menace pour la stabilité de la région et peut engendrer des troubles pouvant déstabiliser même la communauté internationale", est-il écrit. De son côté, le directeur du centre Al Ahram pour les études stratégiques Wahid Abdelmadjid, a déclaré à la presse ce samedi que "le ton des Frères musulmans et la manière dont sont rédigés leurs communiqués sont similaires à celles des "organisations extremistes".