La Coalition nationale de l'opposition syrienne (CNS) s'est déclarée prête à élargir la composition de sa délégation lors du deuxième round de pourparlers de paix à Genève, tout en affichant une souplesse dans ses positions principalement sur la question du gouvernement de transition en Syrie. La délégation de la Coalition "comprend 16 membres, et nous sommes libres de remplacer quelqu'un par un autre", a fait savoir le secrétaire général de la CNS Badr Jamous, mardi à Moscou, à l'issue d'une rencontre entre le président de la Coalition Ahmed Jarba et le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Le premier round des négociations de dix jours à Genève, qui avait réuni les délégations du gouvernement syrien et de l'opposition pour trouver une sortie de crise en Syrie, s'était achevé vendredi sans résultat concret. Aucun cessez-le-feu n'a été proclamé, la mise sur pied d'un gouvernement transitoire n'a pas été abordée et même l'acheminement d'une aide alimentaire aux assiégés de la vieille ville de Homs n'a pas été mis en œuvre. A une question sur la possibilité d'inclure dans la délégation de l'opposition les représentants du Comité national de coordination des forces de changement démocratique, le secrétaire général de la Coalition a déclaré : "S'ils décident de nous joindre, il n'y aura pas de problème. Nous sommes en contact avec eux, et ils feront partie de la délégation quand qu'ils le voudront". "Dès le début, nous cherchons à représenter au maximum les intérêts de l'opposition. Mais il s'agit d'une opposition qui représente réellement le peuple syrien", a-t-il souligné. Le chef CNS s'est entretenu mardi à Moscou avec le chef de la diplomatie russe qui l'a invité auparavant, lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, à associer de nouveaux acteurs aux négociations de Genève II. La Russie a réaffirmé sa position en vertu de laquelle les Syriens doivent régler eux-mêmes le conflit dans leur pays, réfutant toute ingérence étrangère dans les affaires internes de ce pays en guerre. Le conflit en Syrie a fait plus de 136.000 morts et des millions de réfugiés et déplacés depuis mars 2011. L'opposition affiche une souplesse dans ses positions Le chef de la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution syrienne Ahmed Jerba a indiqué mardi que l'opposition était prête à un dialogue sur la composition du gouvernement de transition. Selon M. Jarba, le prochain volet de la conférence internationale sur la paix en Syrie est surtout destiné à aboutir à la création d'un gouvernement de transition en Syrie. "La création d'un tel organe réglera les autres questions litigieuses, notamment celles sur le cessez-le-feu en Syrie et la libération des prisonniers et des détenus", a-t-il noté au terme d'une rencontre avec M. Lavrov. L'opposition a déjà plusieurs candidats pour le futur gouvernement de transition, mais elle "est prête à faire preuve de souplesse sur les candidatures et prête au dialogue", parce qu'elle comprend "que les candidatures doivent être approuvées par les deux parties", selon lui. "Il y a des principes qu'on a élaborés il y a un an à Genève. Nous sommes prêts à les respecter. Nous avons pris une décision courageuse de participer à la conférence Genève II. On nous accusait d'être hostiles au processus de paix, mais ce n'est pas vrai et nous l'avons prouvé", a indiqué M. Jarba. Poursuite des violences sur le terrain L'armée régulière syrienne tente d'avancer dans la ville d'Alep (nord) où elle poursuit ses bombardements sur les quartiers rebelles, à l'aide notamment de barils d'explosifs lancés depuis des hélicoptères. Depuis samedi, 159 personnes, la plupart des civils dont de nombreux enfants, ont été tuées dans des attaques aux barils de TNT contre les secteurs rebelles dans l'est d'Alep, ancienne capitale économique de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Par ailleurs, des affrontements opposent également les rebelles aux éléments de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), lié à Al Qaida. Dans la province de Deir Ezzor (est), un élément de l'EIIL a actionné une charge explosive contre le quartier-général d'une brigade rebelle dans la ville de Mayadeen, selon l'OSDH qui n'a pas pu fournir de bilan des victimes. Sur le plan humanitaire, le Programme d'aide alimentaire de l'ONU (PAM) a redémarré son pont aérien depuis l'Irak jusqu'à Qamishli, au nord-est de la Syrie, pour nourrir environ 30.000 personnes pendant un mois.