La France, meurtrie par les attentats terroristes du 13 novembre dernier, a appelé mardi au renforcement de la coopération internationale contre le terrorisme, suite aux attentats qui ont ensanglanté Bruxelles, capitale de l'Europe. Le Président François Hollande a affirmé que "la guerre contre le terrorisme doit être menée dans toute l'Europe, avec les moyens qui sont nécessaires, notamment en matière de renseignement", demandant à ce que les décisions soient "effectivement mises en œuvre" pour lutter contre cette menace. Bruxelles a été secouée mardi matin par deux attentats terroristes qui ont ciblé l'aéroport international et une station de métro et fait une trentaine de morts et environ 200 blessés. Le chef de l'Etat français, exprimant sa solidarité avec la Belgique, a appelé les pays européens à mener la guerre contre le terrorisme avec "sang-froid, lucidité, détermination parce qu'elle sera longue". Les deux attentats de Bruxelles ont donné l'occasion au Premier ministre Manuel Valls pour appeler, à nouveau, le Parlement européen à adopter "rapidement" le registre européen des passagers aériens (Passenger Name Record, PNR), malgré le refus de parlementaires européens, notamment de gauche, à l'encontre de cet outil de l'antiterrorisme. "A mon tour, je le dis : il est temps de l'adopter. Et je dis notamment aux groupes socialiste et écologiste du Parlement européen : chacun doit prendre ses responsabilités (...) On a assez perdu de temps sur cette question", a-t-il dit devant les députés français à l'Assemblée nationale. Le PNR est un projet de fichier recensant l'identité de tous les passagers des avions circulant, entrant ou sortant de l'espace européen qui conserverait les données durant cinq ans. Le projet prévoit que les services de renseignement européens puissent accéder à ce vaste fichier, mais donnerait également accès à ces données à certains pays alliés, au premier chef les Etats-Unis. La classe politique a été unanime à condamner les "ignobles" et "barbares" attentats de Bruxelles, demandant une "mobilisation", une "coordination" et une "solidarité européenne". Sur le plan interne, les autorités françaises ont décidé de renforcer davantage leur dispositif sécuritaire. En vigueur depuis les attentats de Paris et de Saint-Denis, du 13 novembre dernier, notamment dans le cadre de l'état d'urgence, les mesures de sécurité, déjà renforcées depuis samedi après l'arrestation du terroriste franco-marocain Salah Abdesselam, un membre du groupe ayant ciblé le stade de rance de Saint-Denis, concerneront les aéroports et les gares, avec 1.600 gendarmes et policiers supplémentaires déployés sur le territoire français. Dans les transports en commun, l'accès aux zones publiques est uniquement réservé aux personnes munies d'un billet et/ou d'un titre d'identité, des messages de prévention sont diffusés dans les stations de métro, les gares et les aéroports et des patrouilles de militaires sont réorientées sur les sites de transport dans le cadre de l'opération "Sentinelle". Il est à rappeler que depuis les attentats contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo, janvier 2015, le plan Vigipirate est à son niveau maximum en Ile-de-France (Paris et ses environs) et l'opération "Sentinelle", forte de 10.000 militaires en permanence, vise à surveiller les sites sensibles comme les gares et les aéroports. Au niveau des aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et d'Orly, des blindés, des policiers supplémentaires et des CRS ont été déployés qui s'ajoutent aux militaires présents dans le cadre de "Sentinelle".