Les participants à la conférence régionale sur le Sahara occidental ont souligné dimanche à Djanet (Illizi) à l'unanimité la nécessité pour le Conseil de sécurité onusien d'assumer ses responsabilités pour la préservation de la stabilité en favorisant la tenue d'un referendum d'autodétermination et en amenant le Maroc à respecter les décisions de la légalité internationale. Pour le président de la délégation de la commission nationale algérienne de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), organisatrice de la rencontre, Boudjemaa Souilah, le Conseil de sécurité doit faire preuve de sérieux dans le dossier du Sahara occidental et de tenir compte du fait qu'il s'agit de la sécurité et de la paix dans la région. Les tergiversations du conseil de sécurité ont pénalisé le peuple sahraoui qui souffre depuis plus de 40 ans mais maintenant que le Maroc s'en est pris à un haut fonctionnaire du rang du SG de l'ONU, M. Ban Ki Moon en l'occurrence, le conseil de sécurité doit adopter un procédé pratique et renoncer aux rapports vains et stériles, a-t-il soutenu. Il a ajouté que le monde doit prendre conscience que la question sahraouie relève de la décolonisation et que c'est une affaire à régler conformément aux exigences de la légalité internationale notamment la décision 15/14 sur le droit à l'autodétermination. M. Souilah a estimé que la Minurso devait être rétablie dans son mandat principal, celui de régler le conflit au Sahara occidental par l'organisation d'un referendum d'autodétermination . Le Maroc a décidé, unilatéralement, en mars dernier, de réduire les effectifs politiques et administratifs de la MINURSO défiant les clauses de l'accord de cessez le feu signé en 1991. Un attitude que le Polisario considère comme une déclaration de guerre appelant le conseil de sécurité à assumer ses responsabilités. Nécessité d'un plan pour l'organisation du référendum d'autodétermination L'expert en relations internationales, Mohamed Said Mekki, a appelé le conseil de sécurité à être à la hauteur de la confiance des Sahraouis et à assumer ses responsabilités en tant que garant de la paix et de la sécurité internationales. L'intervenant a préconisé le rétablissement de la Minurso dans sa composante et l'élaboration d'un plan pour l'organisation du référendum. Il a rappelé, à cet effet, que la partie sahraouie a de tout temps fait preuve d'un sens de responsabilité et de sagesse dans ces décisions face aux enjeux sécuritaires et géostratégiques qui pèsent sur la région. Pour le juriste Amari Tahareddine, toutes les résolutions internationales, africaines et européennes relatives au dossier sahraoui se proposent d'être un "prolongement de la même logique juridique reposant sur le principe que la cause sahraouie est une question de décolonisation". Ces données mettent le Maroc dans l'"embarras" et le poussent à adopter des positions agressives jusqu'à s'en prendre à la MINURSO, l'ONU et même à la personne du SG onusien, Ban Ki Moon, a-t-il poursuivi. La conférence régionale sur "l'évolution de la cause sahraouie", a été organisée dimanche à Djanet (Illizi) par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) pour "évaluer les derniers développement de cette question et les enjeux sécuritaires y afférents" à l'appel des notables de la ville et organisations de la société civile et animée par des universitaires et experts en Droit international, selon les organisateurs.