Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra, a signé vendredi à New York au nom de l'Algérie l'accord de Paris sur le Changement climatique. M. Lamamra, chargé par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika de signer cet accord au nom de l'Algérie s'est joint vendredi à des dizaines de dirigeants venus du monde entier pour cette cérémonie qui a enregistré un record de participation des Etats jamais égalé jusqu'ici. L'Accord, conclu décembre dernier dans la capitale française, lors de la COP21 après de rudes négociations, prévoit de maintenir la hausse de la température mondiale en dessous de 2 degrés Celsius d'ici la fin du siècle. L'Algérie s'est engagée à soutenir la communauté internationale dans ses efforts de réduction des gaz à effet de serre (GES), en dépit du fait qu'elle participe depuis de longue date à l'atténuation des GES de par la prépondérance du gaz naturel qui est une énergie propre, dans son mix énergétique. Elle devrait réduire ses émissions de 7% à l'horizon 2030 en utilisant des moyens nationaux à travers des actions visant à opérer une transition énergétique et une diversification économique, selon le projet de sa contribution révélée décembre dernier lors de la conférence de Paris sur le climat (Cop 21). Sa contribution pourrait atteindre 22%, mais elle reste subordonnée à l'appui international en matière de financements extérieurs, de transfert technologique et de renforcement des capacités. A noter que cet objectif est provisoire et sera actualisé en prenant en considération les résultats de cette conférence onusienne. L'actualisation tiendra compte également de l'évolution de la situation financière de l'Algérie au moment de la finalisation de la Contribution, peu avant l'entrée en vigueur de l'Accord de Paris en 2020. La Contribution finale portera sur des objectifs quantifiés d'atténuation des GES pour la période 2020-2030, qui seront mis en oeuvre avec la participation des différents acteurs concernés (représentants de la société civile, opérateurs économiques, les collectivités locales, la communauté scientifique). La Contribution de l'Algérie pour freiner le réchauffement climatique couvre les trois gaz les plus importants en termes d'émission à savoir le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4) et l'oxyde nitreux (N20). L'Algérie mise également sur une stratégie cohérente pour atteindre cet objectif, s'étalant de 2020 à 2030 et ciblant particulièrement les secteurs de l'énergie, des forêts, de l'habitat, des transports, de l'industrie et des déchets. La stratégie comprend un programme national des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, qui vise la réduction de 9% de la consommation globale d'énergie à l'horizon 2030 et ambitionne de procéder à l'isolation thermique d'un important programme de logements, ainsi qu'à la conversion au GPL d'un (1) million de véhicules particuliers et de plus de 20.000 autobus. Le programme prévoit aussi un déploiement à plus grande échelle du photovoltaïque et de l'éolien, accompagné, à moyen terme, de la production de l'énergie à partir du solaire thermique, ainsi que de l'intégration de la cogénération, de la biomasse et de la géothermique. Les objectifs de l'Algérie seront aussi réalisés dans le cadre de la coopération Nord-Sud et Sud-Sud, avec ses partenaires bilatéraux et multilatéraux.