La stratégie nationale et le plan d'action de la gestion intégrée et de la valorisation des déchets à l'horizon 2035 ont été dimanche au centre des travaux d'une rencontre initiée par le ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables à Bechar. Cette rencontre, animée par des experts nationaux et ceux du programme d'appui à la politique sectorielle de l'environnement en Algérie (PAPSE, financé par l'Union européenne), a permis à l'assistance composée des présidents des 21 assemblées populaires communales (APC), des chefs de daïras, des représentants des secteurs concernés ainsi que ceux du mouvement associatif de la wilaya, de s'imprégner des objectifs de cette stratégie nationale et du plan de gestion intégrée et de valorisation des déchets à l'horizon 2035. Cette stratégie repose qui cinq (5) objectifs, à savoir la limitation de la génération des déchets ménagers et assimilés (DMA) à 1,1 kg par habitant et la favorisation de la prévention des déchets des autres flux, l'encouragement du tri sélectif à la source, de manière à recycler ou composter 30% des DMA, 30% des déchets spéciaux (DS) et 50% des déchets inertes, en plus de l'éradication des décharges sauvages, la gestion des risques post-fermetures pour tout type de décharges et l'élimination des déchets ultimes à travers les centres d'enfouissement technique (CET) conformes aux standards internationaux, selon une présentation de cette stratégie. Celle-ci repose aussi sur les objectifs de mise en œuvre du principe pollueur-payeur et de couverture à 100% des frais opérationnels de la collecte et du traitement en combinant plusieurs instruments économiques liés à la gestion des déchets à travers les taxes forfaitaires et variables, prix des services et responsabilité élargie des producteurs. La quantité des déchets, estimée en 2016 en Algérie à environ de 34 millions de tonnes, s'élèvera en 2035 à 73 millions de tonnes, une augmentation due à la croissance de la population qui atteindra 50 millions d'habitants en 2035, ainsi que le développement du potentiel économique qui engendrera l'augmentation des déchets de 0,8 à plus de 1,23 kg par habitant. Les coûts annuels de gestion des déchets, subventionnés totalement par l'état en 2016 (année de la réalisation de la même Etude) ont été estimés à 73 milliards de DA, et devront être en 2035 de l'ordre de 178 milliards DA, d'où la nécessité de changements structurels dans la gestion des déchets pour assurer l'engagement du pays par rapport aux objectifs de développement durable, se conformer au nouveau modèle économique pour l'instauration des équilibres financiers et s'orienter vers une économie verte. L'avènement de cette économie verte sera à l'origine, entre 2019 et 2035, de la création de 30.000 nouveaux emplois dans le secteur privé, une réduction des émissions nettes des gaz à effet de serre de 45 millions de tonnes équivalent CO2, un gain environnemental équivalent en terme économique à environ 150 milliards DA, a-t-on fait savoir. Les cinq (5) objectifs de cette stratégie ont été auparavant approuvés par le comité de pilotage et présentés lors de sept (7) rencontres nationales organisées durant les mois de juin et juillet derniers à travers le pays, ont rappelé des cadres du ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables présents à cette rencontre à Bechar.