"La nouvelle scène de la Chanson Chaâbi", un programme de mise en valeur des nouveaux talents du genre, prévu durant trois jours, s'est ouvert vendredi soir à Alger, devant un public relativement nombreux. Organisé par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), cette manifestation culturelle, accueillie au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (Tna), vise à donner plus de visibilité à une dizaine de jeunes "Cheikhs" du chaâbi, comptant parmi la génération montante du genre. Ces journées consacrées à la nouvelle scène de la Chanson Chaâbi, considérées également par l'Aarc, comme une opportunité pour rappeler au public, le parcours d'anciens cheikhs, verront aux deuxième et troisième soirs, l'évocation de l'œuvre de Amar El Achab et du regretté, Hassen Said, après que celle du Cheikh, Amar Ezzahi, ait été déroulée à l'ouverture dans un documentaire d'une quinzaine de minutes. Les jeunes, Youcef Nassim et Zoheir Mazari, d'Alger, ainsi que Mohamed Yacine Lounici de Ain Defla, déjà distingués à différentes manifestations, se sont succédé sur la scène du Tna, suivis par Mokhtar Achouri d'El Kseur (Bejaïa) et Noueddine Allane, également comédien qui n'est plus à présenter. En présence du directeur de l'Aarc, Abdelkader Bendamache, les jeunes talents ont exécuté un programme court, fait en moyenne, d'une chanson de leur composition et trois reprises, au plaisir d'un public qui a interagi avec les artistes qu'il a longtemps ovationnés, savourant leurs rendus dans la délectation. Premier à fouler la scène du Tna, Youcef Nassim, également guitariste à l'intelligence et au doigté remarquables, a étalé, entre autres pièces, "Loukane djaw lebnet ki'nti", une composition enchaînée à "Ach âadabni law la dj'fek" et "Habbit el youm en'fekrak", en hommage aux regrettés, Cheikh Amar Ezzahi et Kamel Messaoudi. Avec une voix présente et étoffée, Mohamed Yacine Lounici, prenant le relais, a brillamment interprété, "Sellal'lah aâla el mekki taha", un m'dih qu'il a déroulé dans les modes zidène, sehli et Mouwal, avant de céder le "siège du Cheikh" au jeune Zohir Mazari, par ailleurs, Chef du Chœur polyphonique d'Alger, qui a chanté "Yal mesrara" et "Wanaya kolt", deux de ses compositions, et de conclure avec "Fadhma" du regretté Cheikh El Hasnaoui. Dans le genre nabawi, Mokhtar Achouri a, quant à lui rendu avec une voix pure, la pièce, "Astagh'far akh'zou chitane", un enchaînement en Kabyle mené avec brio, dans les modes raml el maya, ghrib et zidène, pour laisser ensuite la conclusion à Noureddine Allane qui, en plus d'autres chansons interprétées avec une voix de ténor, a rendu hommage au Cheikh Amar Ezzahi, avec "Sali trach qalbi" et "Ma hajti b'dhey ech'maâ". Saliha Ould Moussa au "Oud" (luth), seule femme de l'Orchestre chaâbi de la nouvelle scène de l'Aarc, dirigé d'une main de maître par le maestro Djamel Taâlbi, a brillé de maîtrise et de virtuosité, tout comme ses camarades instrumentistes qui ont accompagné les artistes, près de deux heures durant, avec rigueur et professionnalisme. La manifestation, "La nouvelle scène de la Chanson Chaâbi" se poursuit samedi au Tna, avec d'autres jeunes talents et un hommage à Amar El Achab.