Les Sahraouis sont devenus des citoyens de "troisième classe" dans leur propre pays, a relevé la députée européenne et écologiste française Nicole Kiil-Nielson. "Avec la colonisation marocaine au Sahara occidental, les habitants de ce territoire sont non seulement victimes d'une répression énorme dès qu'ils revendiquent des droits, mais aussi de discriminations et d'abus de toute sorte", a affirmé Kiil-Nielson, membre de l'Intergroupe Sahara occidental du Parlement européen (PE). "Ils sont devenus des citoyens de troisième classe dans leur propre pays", a-t-elle souligné, ajoutant que "les Sahraouis des zones occupées assistent à l'épuisement et au pillage de leurs ressources naturelles (pêche, phosphate), sans obtenir aucun avantage de leur exploitation illégale". Pour la députée européenne, le droit à l'autodétermination est "inaliénable" et "seul un référendum libre et équitable organisé par l'Onu permettra de sortir par le haut de ce conflit qui dure depuis trop longtemps". Elle a appelé, en conséquence, l'Union européenne d'exclure le territoire du Sahara occidental, y compris ses eaux territoriales, de l'accord bilatéral de pêche avec le Maroc". Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique. Il est considéré comme territoire non-autonome par l'Onu depuis 1966. Le Conseil de sécurité avait demandé, dans sa dernière résolution (1871), au Maroc et au Front Polisario de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général de l'Onu, "sans conditions préalables et de bonne foi", en vue de parvenir à une "solution politique juste, durable et mutuellement acceptable" qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Le Maroc et le Front Polisario ont engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l'égide de l'Onu, dont quatre rounds ont eu lieu depuis à Manhasset, près de New York, et deux réunions informelles à Vienne et à New York, sans aboutir à une avancée réelle. La dernière réunion informelle sur le Sahara occidental a eu lieu à New York, en février dernier, date à laquelle les parties ont réaffirmé leur engagement à poursuivre leurs négociations dès que possible. L'Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a affirmé le 18 octobre que le statu quo caractérisant la question du Sahara occidental est "intenable". "Il n'y a pas de doute que le statu quo (dans la question du Sahara occidental) est intenable à long terme étant donné les coûts et les dangers qu'il entraîne", a déclaré M. Ross à la presse à l'issue de l'audience que lui a accordée le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.