Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont réaffirmé à plusieurs occasions, durant l'année 2010, le maintien des performances économiques relatives de l'Algérie en dépit d'un contexte économique mondial marqué par une lente reprise et des incertitudes. A travers son conseil d'administration et l'ensemble de ses rapports publiés à l'occasion de la tenue de ses deux réunions annuelles durant l'année en cours, le FMI a constamment noté avec satisfaction les réalisations économiques de l'Algérie tout en soulignant que le pays reste confronté à de nombreux défis. ''La croissance hors hydrocarbures a été vigoureuse, l'inflation est restée faible et l'Etat a accumulé une épargne considérable dans le Fonds de régulation des recettes (FRR) pour financer un vaste programme d'investissement public tout en ramenant les dettes publique et extérieure à de très bas niveaux'', a observé le conseil d'administration du Fonds dans le cadre de la revue annuelle des relations entre les deux parties. Pour lui, l'Algérie a fait face au ralentissement de l'économie mondiale à partir d'une position relativement solide, tout en relevant la position financière extérieure confortable, appuyée par des réserves officielles de devises substantielles qui fait d'elle un pays nettement créancier, et un taux de change effectif réel proche de son niveau d'équilibre. Les administrateurs du FMI ont souscrit à l'orientation générale de l'évaluation effectuée par les services du FMI, en félicitant en particulier les autorités algériennes pour les politiques financières prudentes qu'elles ont menées et qui ont permis d'accroître sensiblement le matelas de devises, réduire la dette publique et extérieure à un bas niveau et accumuler une épargne budgétaire. Sur la question du taux de change, le FMI a également salué la politique menée par l'Algérie la considérant compatible avec la stabilité extérieure à moyen terme. Les conclusions du prochain conseil d'administration devraient maintenir les même appréciations et les mêmes projections. Sur la base d'évaluations macro-économiques positives, le FMI a prévu des taux de croissance positifs pour l'Algérie sur les deux années 2010 et 2011, en estimant que la croissance devrait s'établir à + 3,8 % en 2010 pour remonter à +4 % en 2011 (contre +2,4 % en 2009). Même pour la question de l'emploi, le Fonds relève que le taux de chômage connaît des baisses consécutives en Algérie passant de 10,2 % en 2009 à 10 % en 2010 avant de se replier encore à 9,8 % en 2011. Lors de sa première visite à Alger en novembre dernier, l'actuel directeur général du FMI, M. Dominique Strauss-Kahn, a abondé dans le même sens en soutenant que malgré un contexte international incertain, l'Algérie continue d'enregistrer de bons résultats économiques tirés par les dépenses publiques. En vertu des réformes en cours dans cette institution internationale, la quote-part de l'Algérie au FMI a été modifiée dans le sillage de la révision générale des quotes-parts approuvée par le conseil d'administration du Fonds en novembre dernier. Cette quote-part passera de 1,25 milliard de DTS (l'équivalent de 1,92 milliard de dollars) à 1,88 milliard de DTS (l'équivalent de 2,89 milliards de dollars), soit 0,41 % de la totalité des quotes-parts du FMI. La révision générale des quotes-parts du FMI, qui doit être mise en place d'ici octobre 2012, a entériné un transfert de plus de 6 % des quotes-parts au profit des pays émergents et des pays en développement dynamiques, qui ont été prélevées sur celles des pays surreprésentés (pays de l'OCDE), tout en protégeant les quotes-parts relatives des pays membres les plus pauvres. A ce propos, il est observé que dans les différentes réunions du Comité Monétaire et Financier International (CMFI) du FMI, l'Algérie avait toujours réclamé, au nom du groupe des pays qu'elle représente (Algérie, Afghanistan, Ghana, Iran, Maroc, Pakistan et Tunisie), une réforme des quotes-parts pour améliorer leur distribution entre pays avancés et pays émergents ou en développement. La Banque mondiale a, pour sa part salué l'amélioration de la croissance économique de l'Algérie en 2010 conjuguée à une amélioration de la balance des comptes courants, tout en établissant des pronostics positifs sur l'année 2011. Pour la BM, les pays exportateurs de pétrole de la région Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), dont l'Algérie, jouent le rôle moteur dans le redressement de cette région. Par ailleurs, dans le cadre de partenariat stratégique entre la Banque mondiale et l'Algérie, en préparation actuellement, il est prévu la poursuite d'activités d'assistance technique en appui à certaines actions du gouvernement dans les domaines de l'agriculture, des finances, de l'environnement et de la prospective. A cet effet, la vice-présidente de la BM pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), Mme Shamshad Akhtar, a effectué une visite de travail en Algérie en mai dernier dans le cadre de la préparation de la nouvelle stratégie de partenariat durant la période 2010-2013. Sur le plan de l'économie verte, la BM a également observé que l'Algérie faisait partie des 14 pays à revenu intermédiaire ayant élaboré des programmes importants pour rééquilibrer leurs sources d'énergie en investissant dans les projets d'énergies renouvelables à grande échelle, en tant que sources fiables d'accès à l'énergie pour leurs populations. Cofinancés à des taux concessionnels par le Fonds pour les technologies propres géré par la Banque mondiale, ces programmes portent sur trois projets de centrales solaires hybrides à Naama, Hassi R'mel et Meghair, sachant qu'avec un potentiel solaire considéré comme l'un des plus importants de la Méditerranée, l'Algérie ambitionne de porter à 6 % la part des énergies renouvelables dans sa production électrique à l'horizon 2015.