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Ils ont observé hier une journée de contestation à l'aéroport d'Alger Des déclarants en douane et des transitaires dénoncent « leurs conditions de travail déplorables »
Les déclarants en douane agréés et les transitaires ont la coupe pleine. Quelque 200 personnes ont tenu, hier, un sit-in de protestation devant les locaux de l'inspection divisionnaire de la douane, sis à l'aéroport Houari Boumediène d'Alger pour dénoncer « des conditions de travail déplorables » et le traitement « dégradant et scandaleux » de certains agents sur les lieux. « Le nombre des déclarants ne cessent d'augmenter, alors que les inspecteurs chargés d'étudier les dossiers – 12 au total – n'arrivent pas à répondre à nos doléances. Nous pointons le nez ici à compter de 5h et parfois nous revenons bredouilles. Il nous arrive de passer trois jours pour faire dresser notre déclaration. Des retards énormes surviennent lorsque nous demandons certains documents », regrette un déclarant en douane qui a requis l'anonymat. Pour étayer ses propos, il révèle que le nombre des dossiers traités quotidiennement ne dépasse pas la dizaine. « Avant, c'était mieux », commente-t-il en soupçonnant de « laxisme » les inspecteurs de douane qui, à ses yeux, se roulent les pouces. Pour un autre, « ces dysfonctionnements » se répercutent négativement sur le bon travail du fret aérien. La liste des griefs dressés par ces contestataires ne s'arrête pas là. Le nombre aussi d'ordinateurs destinés au travail de saisie ne suffit pas. « Il n'existe que 12 micros pour nous tous. Sur ce nombre, 5 ont été acquis grâce à nos frais personnels », ajoutent-ils. Plus grave, ils condamnent vigoureusement à l'unanimité le comportement « inacceptable » de quelques agents. « Ils nous traitent avec violence et sans aucune considération. Une fois votre tour arrivé, on vous arrache votre badge du cou sans aucun respect. Ils nous interdisent aussi de passer des coups de téléphone, alors qu'on est dans l'obligation de travailler avec cet outil de communication à tout moment. C'est scandaleux ce qui se passe ici ! », fulmine un autre. Selon eux, un jeune transitaire a été malmené à coups de pied par des agents indélicats. Une dame se serait même vu arracher, avant-hier, son badge de sa poitrine, frôlant de peu des escarmouches entre agents et déclarants en douane. A l'intérieur des locaux, c'est carrément la débandade : poussière et bouts de papier agressent les yeux. En résumé, ces déclarants en douane et transitaires s'accordent à dire que « rien ne va plus ». Devant cette situation, ils affichent une conviction de charbonniers d'aller vers une grève illimitée. « Nous reviendrons chaque jour ici pour tenir un sit-in jusqu'à satisfaction de nos revendications », promettent-ils. Des revendications qui se résument à « une amélioration de leurs conditions de travail et au respect de leur dignité ». Contacté par nos soins, M. Reg Benamar, responsable à la direction régionale de la douane d'Alger-extérieur, a reconnu que les conditions de travail restent peu optimales. Selon lui, les infrastructures ne suivent pas, alors que le volume du travail a augmenté de 20%. Une réunion avec les représentants des déclarants en douane contestataires a eu lieu, hier, pour trouver une issue, où des solutions palliatives ont été proposées à l'exemple de la constitution d'une brigade pour la saisie des déclarations qui travaillerait à compter de 18h pour alléger la charge de travail et la mise en place de visites inopinées. « Cette rallonge profiterait aux déclarants. Il ne leur reste qu'à s'organiser pour une meilleure accessibilité », note-t-il avant d'inviter l'Etablissement de gestion des services aéroportuaires d'Alger (EGSA) en charge de l'exploitation et du développement des aéroports du Centre algérien à mettre la main à la pâte.