De nombreuses mesures destinées à promouvoir la production agricole locale ont été annoncées, mercredi dernier, par le communiqué du Conseil des ministres. Ces actions ont été introduites dans le cadre de la loi de finances complémentaire. Celle-ci comporte de nombreuses dispositions en faveur des agriculteurs, toutes filières confondues. Les pouvoirs publics entendent renforcer ces professionnels afin de leur permettre de faire face à la crise mondiale qui, souligne-t-on, se dessine autour des produits alimentaires. La loi de finances complémentaire prévoit, entre autres, des allégements fiscaux sur le coût des produits phytosanitaires, des engrais et des semences. La tendance haussière sur le marché international des cours de ces intrants utilisés par les agriculteurs a grandement contribué à l'augmentation du coût de revient se répercutant ainsi sur les prix pratiqués dans le marché de détail. Des abattements fiscaux sont aussi prévus sur le coût du leasing pour l'acquisition de matériels agricoles à condition qu'ils soient fabriqués localement. L'on annonce aussi la création d'un fonds public spécifique à l'appui des éleveurs et petits exploitants agricoles. Le communiqué ne précise pas la nature des missions de cette structure ni sa dotation budgétaire. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, avait déjà annoncé lors de la dernière réunion des cadres de son secteur que de nombreuses aides allaient être mises en œuvre pour appuyer les filières d'élevage mises à mal, notamment par la cherté de l'aliment de bétail. Une batterie de mesures avait été annoncée par l'ancien gouvernement, mais celle-ci s'est avérée insuffisante pour aider des éleveurs au bord de l'asphyxie. Le malaise a fini par gagner d'autres filières telles que celle de la pomme de terre dont les producteurs se plaignent de vendre à perte et ne pouvant écouler leur production en raison de l'excédent enregistré cette année. Pour y remédier, le communiqué du Conseil des ministres relève qu'une réorganisation des actuels mécanismes d'aide à l'agriculture est envisagée. Dans la même optique, le fonds national de régulation de la production agricole va subir des modifications afin de l'adapter, indique-t-on, à « l'engagement plus net des pouvoirs publics destinés à préserver les agriculteurs des brutales chutes saisonnières des prix de leurs récoltes et pour prémunir les consommateurs des flambées des prix des produits agricoles ». Le communiqué ne donne pas de détails sur ces changements qui vont être opérés. Il est cependant utile de rappeler qu'un Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrplac) a été mis en place par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. La première intervention a concerné la pomme de terre. Afin d'éviter que le scénario de l'année dernière ne se reproduise avec toutes les perturbations qu'a connues cette filière, l'Etat a décidé de récupérer le surplus pour protéger les revenus des producteurs. Près de 150 000 t devraient être stockées par des opérateurs privés, publics ou institutionnels qui seront mobilisés pour la circonstance. Cette quantité sera mise sur le marché en cas de tension sur ce produit agricole.