Le car-ferry français Le Corse, qui devait prendre le départ vers Marseille jeudi dernier à 11h, n'a finalement levé l'ancre qu'à 19h, au grand dam des milliers d'immigrés venus principalement des villes de l'est du pays. On a même relevé un mouvement de protestation aussi bien chez ceux qui ont normalement pris place à bord que parmi ceux qui demeuraient en liste d'attente. Les premiers semblaient beaucoup plus fatigués par plus de six heures d'attente à bord et les autres, plus agités, voulaient coûte que coûte embarquer. Ces derniers ont même envisagé de protester et de tenir un sit-in dans l'enceinte portuaire pour dénoncer ce qu'ils ont qualifié de passe-droit, en affirmant que beaucoup de passagers ne disposant pas de confirmation auraient été avantagés et embarqués. Selon une source douanière, le car-ferry français ne pouvait, en aucun cas, contenter le nombre impressionnant de passagers qui se trouvaient au port, sachant que « le navire dispose d'une capacité de chargement de 600 véhicules seulement, alors que jeudi dernier, il y avait presque un millier de voitures. Le Corse a finalement accepté d'embarquer une centaine de véhicules en plus, mais c'était là un excès qu'il ne pouvait se permettre de rallonger ». Au sujet du mouvement de protestation enclenché, la même source précise que « la liste d'attente ouverte comme de coutume comptait 150 passagers », que « ces derniers ne disposant que d'un billet ouvert, la priorité a été donnée à ceux disposant d'un titre de confirmation », que « 105 d'entre eux ont réussi à être embarqués et les 45 restants voulaient faire de même » et que « le directeur de l'agence Cnan s'est même déplacé auprès d'eux pour leur promettre de faire tout son possible pour qu'ils puissent embarquer lundi prochain ».