Depuis des années, la commune est confrontée au problème du site de la décharge. Des lieux de collecte « spécialisés » devaient voir le jour, mais leur création a toujours été reportée aux calendes grecques. C'est l'histoire de la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine. C'est aussi la ville de Constantine à moitié sale ou à moitié propre, qui offre deux visages, le premier, soigné avec des édifices peints et repeints au rythme des visites présidentielles, puis le second, celui des cités populeuses, grouillantes de problèmes sociaux et de saleté, invisibles aux yeux des responsables. L'APC est tout de suite pointée du doigt dans ces cas-là, et l'assemblée communale ne pourra pas indéfiniment ignorer une modernisation de sa flotte de ramassage des ordures. En plus, cette même APC n'a plus l'exclusivité du ramassage des ordures puisqu'elle est aidée en cela par une entreprise communale et une autre, privée, pour ce qui est de la cité 5 Juillet. Il faut aussi souligner l'absence de civisme de certains Constantinois qui prennent la route la plus courte pour se débarrasser de leurs détritus en les balançant tout simplement par la fenêtre. « Ce phénomène est né au lendemain de la suppression des vide-ordures, suivi de celle des conciergeries et de la cession des biens de l'Etat où le citoyen devenu propriétaire se croit tout permis », affirme un cadre de l'APC. Le problème des ordures ménagères ne s'arrête pas à leur enlèvement, car depuis des années, la commune est confrontée à un problème de site devant abriter la décharge. Cette dernière, de la route de Aïn S'mara à la commune de Benbadis, puis revenant à la route de Aïn S'mara, cherche encore une « résidence ». Ces décharges ont, en effet, à chaque fois, induit des tracas sanitaires aux habitants mitoyens, et à chaque fois la solution a été une délocalisation…temporaire. Alors que les « tourments » de la décharge publique sont encore en suspens, le citoyen se demande toujours ce qu'il doit faire pour se débarrasser des déchets non organiques, débris divers, ferraille ou verre, puisqu'il lui est interdit de s'en débarrasser comme pour les matières organiques. Des décharges « spécialisées » devaient voir le jour, mais leur création a toujours été reportée aux calendes grecques. Alors, bonjour les dégâts, puisque les bordures des routes constantinoises sont aujourd'hui des décharges à ciel ouvert, et le terrain Tennoudji, sis dans le quartier Emir Abdelkader, en est la parfaite illustration. La situation n'est guère plus reluisante quand il s'agit de curage des avaloirs, une opération périodique qui éviterait pas mal de soucis si elle était effectuée dans les normes. Tout le monde aura remarqué que depuis des années les agents chargés du curage laissent derrière eux le « produit » de leurs efforts pour qu'un hypothétique camion vienne le ramasser. De plus, les immondices extraites ne sont plus aspergées de produit aseptisant, mais laissées à l'air libre où des odeurs incommodantes et polluantes se propagent immédiatement. Ce fameux produit aseptisant, toujours en rupture de stock, selon l'APC, n'est pourtant qu'une solution chimique produite par Asmidal qui, rappelons-le ne se trouve qu'à Annaba et non à …Calcutta. L'office national d'assainissement (ONA) devrait se pencher sérieusement sur ces problèmes d'avaloirs bouchés, apparemment anodins, mais qui ont quand même engendré des catastrophes, comme cela a été le cas à Bab El Oued à Alger en novembre 2001.