Après avoir consommé plus de la moitié de son mandat, durant lequel elle n'a cessé de briller par une médiocrité inqualifiable dans la gestion des affaires de la ville des Ponts, l'APC de Constantine ne sait toujours pas « trier » judicieusement les priorités des citoyens confrontés quotidiennement au spectre de la malvie. Bénéficiant d'un budget supplémentaire évalué à 80 milliards de centimes pour l'année 2005, et qui devrait profiter aux travaux d'aménagement et d'assainissement de certains quartiers nécessiteux mis aux oubliettes depuis des lustres, l'assemblée communale s'est lancée dans un débat byzantin frisant parfois le comique autour de la construction de deux logements de fonction pour le maire et le secrétaire général de l'APC. Le projet, dont le site n'a pas été encore décidé et qui engloutira le montant impressionnant de 800 millions de centimes, et qui a défalqué des dépenses du service des équipements évaluées à quelque 19,8 milliards de centimes, fait l'objet de longues tergiversations et ne manquera pas de susciter moult interrogations sur son utilité et sa finalité, sachant que depuis des décennies, les maires de Constantine n'ont jamais donné un intérêt aussi démesuré à la question du logement de fonction. Même le problème d'assainissement de la ville, qui fut durant longtemps le cheval de bataille de l'ancien maire, semble être relégué au second plan. Voulant se laver les mains, son successeur n'ira pas loin dans sa « dissertation » devant les élus lors de la récente session extraordinaire, en cherchant à trouver des prétextes peu convaincants, puisqu'il jettera l'entière responsabilité des décharges sauvages qui pullulent dans la ville sur le dos des citoyens et des commerçants ambulants, arguant que la commune ne dispose pas des moyens conséquents pour faire face aux 600 tonnes de déchets ménagers dégagés quotidiennement. Un chiffre, dont il détient lui seul le secret, car le nombre des habitants de Constantine a diminué d'une façon remarquable après les mouvements de « déportation » opérés depuis trois ans vers les nouvelles villes Massinissa et Ali Mendjeli. Ce sera en fait, le maire de la commune d'El Khroub, située à une quinzaine de kilomètres de Constantine et dont dépendent administrativement ces deux nouvelles mégalopoles, qui devra plutôt se plaindre. Ali Mechaâr semble avoir la mémoire courte, puisque la wilaya de Constantine a déjà bénéficié depuis plus de deux ans d'un nombre important d'engins destinés au nettoyage et à la collecte des ordures de la part du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et qui demeurent jusqu'à présent mal exploités s'ils ne sont pas mal entretenus. Des élus à qui a été confiée la gestion des secteurs urbains, et qui préfèrent plutôt gérer leurs affaires personnelles, ignorent les quartiers populeux, et ils demeurent incapables de dégager les besoins de leurs administrés. Le budget supplémentaire ne servira pas finalement à grand-chose, puisqu'il ira à la couverture des dépenses dites obligatoires telles les salaires des employés, les dépenses contractuelles et le remboursement des dettes de gestion. Quant au fameux projet d'assainissement des cités de Djebel Ouahch, Ziadia, Sakiet Sidi Youcef et El Guemmas, devenues par la force des choses de véritables ghettos alors que d'autres sont menacées par les glissements de terrain, les crues et les inondations comme c'est le cas pour la cité de Boumerzoug, ils seront remis aux calendes grecques.