L'instruction n° 1764 du 19 décembre 2004 du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, relative au licenciement de trois employés de la Clinique médicochirurgicale infantile (CMCI) de Bou Ismaïl, est à l'origine d'un climat très tendu qui règne depuis l'après-midi de mercredi dernier au sein de cette structure hospitalière qui dépend du département de Louh. La section syndicale de la CMCI a spontanément réagi en informant la Fédération nationale des travailleurs de la sécurité sociale (FNTSS) de l'organisation de l'assemblée générale extraordinaire dans l'après-midi du 25 décembre 2004. La CMCI compte un effectif de 340 personnes, dont 240 affiliées à la section syndicale UGTA. Le cadeau de fin d'année du ministre du Travail et de la Sécurité sociale n'a pas été du goût de certains travailleurs de la CMCI de Bou Ismaïl, que nous avons pu rencontrer. Le membre du gouvernement a ainsi mis à la porte deux jeunes femmes et un homme qui travaillent à la CMCI depuis des années, en conformité avec la loi n° 81-10 du 11 juillet 1981. Ces membres de la même famille qui habitent sous le même toit possèdent leur permis de travail. Nadjoua B. (30 ans), née à Koléa, travaille depuis 1990 et dispose du permis de travail délivré par la direction de l'emploi de la wilaya de Tipaza, portant le n° 00708/2310. Sa sœur Karima (37 ans) dispose du permis de travail n° 00707/2309. Leur frère Saïd B. (45 ans) possède le permis de travail n° 00975/2577. Tous les trois sont nés en Algérie. Leur mère est d'origine algérienne et a été enterrée en Algérie. Leur père est d'origine marocaine, il avait travaillé au ministère de la Jeunesse et des Sports. L'appel de détresse Aujourd'hui retraité du MJS, il perçoit régulièrement sa pension et habite avec ses enfants. Le responsable de la section syndicale UGTA de la CMCI et deux autres délégués syndicaux s'interrogent sur les visées réelles de ce licenciement. « Il y a des points très urgents à régler à la CMCI », déclare le syndicaliste Fawzi Bendjaballah. « On risque de tomber en panne de matières consommables, ce qui va entraîner l'arrêt des activités de la CMCI. Nous sommes très inquiets, d'autant plus que ces agissements des inconscients se produisent au détriment de la santé des bébés et des enfants », ajoute-t-il. Nos interlocuteurs de la section syndicale de la CMCI considèrent que les trois personnes licenciées sont des Algériennes à part entière, d'autant plus qu'ellaes n'ont commis aucune faute professionnelle. Contactée par nos soins, la direction de la CMCI de Bou Ismaïl nous a répondu qu'elle exécute l'instruction de la tutelle. « C'est une guerre larvée qui se déroule entre les responsables nommés par décret et cela se répercute sur le fonctionnement de la CMCI », lâche cet autre employé. La section syndicale refuse de tomber dans le piège tendu par la tutelle et s'attelle à tempérer ce mouvement de colère qui s'est installé à la Clinique médicochirurgicale infantile de Bou Ismaïl. Nos interlocuteurs de la direction de l'emploi de la wilaya de Tipaza nous ont affirmé que les employés de la CMCI possèdent des dossiers en conformité avec la réglementation algérienne. Les victimes de la décision, jugée arbitraire par nos différents interlocuteurs, comptent saisir le président de la République pour mettre fin à cette « sanction injustifiée » du ministère de Louh et vont introduire un recours auprès de l'inspection du travail avant de s'en remettre à la justice. Cet appel de détresse sera-t-il entendu par les autorités algériennes ? Notre présence a constitué une opportunité pour les délégués syndicaux afin de dévoiler toutes les entraves qui empêchent la CMCI de fonctionner normalement. Le département ministériel de Louh a délégué une section d'inspecteurs à la CMCI depuis le 8 octobre dernier. Les membres de la section syndicale estiment que la mission a été déviée, d'où ce climat tendu qui a été fabriqué à la CMCI.