L'affaire qui oppose Slim Sadki, notre journaliste à El Tarf, au directeur de l'éducation de cette wilaya a été jugée dimanche au tribunal d'El Tarf. Deux articles parus en janvier 2008 sont mis en cause ; le premier rapportait la grève des enseignants qui ont fait l'objet d'un retrait sur salaire tardif survenu à la veille de l'Aïd El Adha et le second la révocation de 6 adjointes de l'éducation coupables d'être bardées de diplômes. Selon la partie civile, la diffamation serait dans le fait d'avoir évoqué sans pouvoir le prouver la présence de magouilleurs à la direction de l'éducation à propos de la révocation douteuse de 6 jeunes filles recrutées puis affectées à un poste avant d'être révoquées un mois plus tard au motif qu'elles étaient surqualifiées. Suite à cela, notre correspondant a demandé pourquoi on n'avait pas fait état d'un article du même cru, paru à la même époque, qui rapportait l'annulation par le directeur de l'éducation, juste avant l'annonce des résultats, d'un examen de recrutement de 70 ouvriers professionnels, en raison du fait que les candidats menaçaient de livrer des informations compromettantes sur le déroulement des épreuves. Notre correspondant a déclaré n'avoir fait que son travail en commentant ces agissements qui sont les signes des fléaux qui rongent l'administration, dénoncés par le président de la République à différentes reprises. A ce propos, rappelons que la direction de l'éducation d'El Tarf s'est particulièrement distinguée dans ce registre puisqu'elle est impliquée dans différentes affaires, toujours pendantes, liées à celle de l'ex-wali d'El Tarf. Le directeur de l'éducation en personne était, jusqu'à un passé récent, sous contrôle judiciaire pour son implication dans ces affaires. Quant à l'avocat de la partie civile, il a insisté sur l'absence de professionnalisme des gens de la presse ; il faut faire la différence entre le journaliste digne de ce nom et le correspondant de presse qui n'a aucune formation et qui récolte des informations dans les cafés et les souks pour les communiquer à sa rédaction, a-t-il dit. Le verdict est pour le 9 novembre prochain.