La révision de la Constitution n'est pas une priorité pour les Algériens. Ni le moment ni les circonstances ne sont favorables à cette révision. » C'est ce qu'a déclaré, jeudi dernier à Annaba, maître Mostefa Bouchachi, président de la LADDH, en marge d'une table ronde organisée au siège du Centre des droits de l'homme (CDDH). Annaba : De notre bureau Cette table ronde dont le thème prévu portait sur « La loi, ses fondements et son fonctionnement » s'est vu influencée « profusément » par le discours du président Abdelaziz Bouteflika, notamment à l'annonce de sa décision de procéder à la révision des dispositions de l'article 176 de la Constitution. Maître Bouchachi qui figurait parmi les animateurs de cette manifestation ne s'est pas retenu pour exprimer sa défaveur sur la question. « La Constitution est la loi fondamentale du pays. Même partielle, sa révision devrait faire l'objet de larges consultations en associant les différentes institutions, les partis politiques et surtout le peuple. Sa révision exclusivement par les deux chambres basse et haute influera considérablement sur sa légitimité. » Et d'ajouter : « L'Algérie a battu tous les records en matière de révision de sa Constitution. Elle l'a commencé en 1963 puis en 1976, en 1989, en 1996 et aujourd'hui en 2008. Cinq constitutions en 45 ans, la France ne l'a pas fait alors qu'elle est à sa Ve République. » Sur la question portant allégeance des partis politiques en accueillant favorablement la décision du Président avant même d'accéder aux détails de l'opération, le défenseur des droits de l'homme a responsabilisé les formations politiques devant le peuple en concluant : « Les partis politiques qui ont accueilli prématurément et favorablement cette décision ont une responsabilité devant le peuple. » En adhérant pleinement à l'approche du président de la LADDH, Me Boutamine Abderahmane, présent également à cette manifestation en tant qu'animateur, voit les choses prioritairement. Pour lui, il serait mieux de procéder à la révision des lois portant sur le délit de presse qui est une priorité absolue et non pas à la Constitution pour consacrer le pouvoir au pouvoir.