En 1974, avant qu'elle ne soit promue au grade wilaya, la ville d'Oum El Bouaghi n'était qu'une petite agglomération sans attrait et sans envergure. Rien ne la distinguait des petites cités de l'intérieur du pays. La promotion de 1974 lui sera d'un grand apport, qui servira, quelques années plus tard, à la propulser au rang d'une ville nouvelle, à l'aspect avenant, avec des boulevards et des avenues spacieuses qui n'ont rien à envier à ceux des grandes villes, telles Annaba, Sétif ou Tlemcen, pour ne citer que celles-là. Ça et là, ont poussé des cités d'habitation constituées, généralement, d'immeubles et de bâtiments collectifs érigés de part et d'autre de rues spacieuses. Presque toutes les administrations et directions relevant de la wilaya sont alignées sur la même avenue, celle qui mène tout droit au siège de la wilaya. C'est le cas des directions de la santé, de la jeunesse et des sports, de la planification et des travaux publics. Les autres services ou administrations sont situés dans les alentours, ce qui, dans bien des cas, permet aux citoyens de solliciter des documents utiles à la constitution d'un dossier ou l'obtention d'une pièce administrative. De l'autre côté se dressent boutiques, magasins, restaurants, cafés, pâtisseries... Au milieu, trône la gare routière. Cette dernière connaît, à l'exception des jeudis et vendredis, une activité particulière, en raison justement d'un grand flux de voyageurs et de passagers. Des autocars, des minibus desservent toutes les villes de la région : Aïn M'lila, Constantine, Khenchela, Aïn Béïda, Aïn Fakroun, Sigus. Avec le temps, cette situation est devenue par trop encombrante et la réalisation d'une nouvelle gare routière, située un peu en retrait de la ville, s'avère nécessaire. D'autre part, cela permettra de préserver le cadre de vie de la ville qui, jusque-là, est suffisamment agréable. En effet, malgré le nombre croissant de voitures, la circulation est des plus fluides. Mais, le sera-t-elle dans 5 ou 10 ans, quand la population de la ville dépassera les 100 000 âmes ? Côté éducation, la wilaya d'Oum El Bouaghi, entendons par là le chef-lieu, en l'occurrence la ville, dispose de cinq lycées et d'une dizaine de collèges. Le centre universitaire Larbi Ben M'hidi, qui vient d'être promu université, a accueilli cette année 18 000 étudiants répartis entre plus de 20 filières. Radicalement métamorphosée, Oum El Bouaghi est une ville qui se veut moderne. Il reste, cependant, des insuffisances à relever ici et là, comme l'absence de goudron dans les cités périphériques. De même, l'inexistence de plaques des rues pour permettre au visiteur de se situer se fait cruellement sentir. L'activité culturelle, en cette période de la rentrée scolaire, est en berne. Mis à part ces lacunes, Oum El Bouaghi, autrefois Canrobert, est une ville qui a réussi la gageure de réaliser un urbanisme de bon aloi.