Cela fait plusieurs saisons que les instances chargées de la gestion du football algérien (FAF et LNF) ont opté pour la « solution » du huis clos afin de lutter contre le phénomène croissant de la violence dans nos enceintes sportives. Une mesure que les responsables croyaient (naïvement) capable de mettre un terme, ou du moins diminuer de sa gravité. Des centaines de rencontres officielles (toutes divisions confondues) se sont jouées devant des gradins vides en raison du huis clos imposé aux clubs…fautifs. Privant ainsi ces derniers de recettes de stade et les mordus du ballon rond de suivre une partie de football. Pourtant, cette discipline, censée donner du spectacle, n'a pas raison d'être sans les supporters, les vrais. Peut-on imaginer un jour un derby se jouant devant des tribunes désertes. Que nenni ! Dans notre pays, la réalité est malheureusement amère. Des dizaines de derbies (centre, est et ouest) se déroulent loin des yeux des supporters, piment par excellence de ce genre de match. Le RCK, rien que lui, sur les cinq matches disputés depuis son intégration (par la force de la loi) en première division, trois ont été programmés à huis clos : RCK - CRB, MCA - RCK et vendredi prochain USMA - RCK. Pour ne citer que ces exemples les plus récents. C'est un vrai tort causé à la discipline. Parallèlement à ces mesures extrêmes, le fléau de la violence dans les stades n'a cependant pas reculé d'un iota. C'est un véritable coup d'épée dans l'eau. Des incidents, souvent graves, sont signalés aux quatre coins du pays. Ce qui s'est passé jeudi dernier lors du match JSM Skikda - WA Tlemcen, dans le cadre du championnat de superdivision, aura choqué plus d'un. La LNF s'est empressée alors d'infliger une suspension de trois matches à huis clos au club skikdi, mais le problème est loin d'être réglé. La réalité du terrain le démontre du reste. Le phénomène prend, en effet, des proportions alarmantes, suscitant parfois l'arrêt des rencontres en raison du déchaînement des supporters. L'on cite, entre autres, les matches OMA - MCO, JSMS - WAT et USM An - USMB. Le comportement violent de certains ultras pousse donc les directeurs de jeu à arrêter les matches afin d'éviter des dérapages dangereux. La réflexion est désormais ouverte : quelle solution pour ce problème devenu une véritable menace pour la sécurité du citoyen ? Les multiples constats établis démontrent bien que la lutte contre ce fléau dévastateur, ayant entraîné plusieurs milliards de dégâts matériels et, pis encore, des pertes humaines, passe, inéluctablement et uniquement, par la mise en place d'une stratégie gouvernementale à même de le juguler. C'est dire combien l'implication des pouvoirs publics est nécessaire. Ceux-ci sont tenus de s'impliquer en tant que force régulatrice de l'action sociale dans cette bataille contre le « terrorisme des stades ». Une implication efficiente et ferme sur tous les plans, économique, social, éducatif et culturel. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, a tenté de montrer la voie en organisant dernièrement une rencontre de formation et de rapprochement entre les différents comités des supporters des clubs algérois. Ce n'est pas suffisant dans la mesure où le mal a gangrené toutes les contrées du pays cette campagne de sensibilisation doit être généralisée. Quant à l'action à mener pour barrer la route aux (pseudos) supporters semeurs de troubles, là c'est une autre paire de manches puisqu'elle est maîtrisable si des mesures efficaces sont prises par les parties chargées de la sécurité à l'intérieur et à l'extérieur des stades. Dans l'attente d'une réaction sérieuse des autorités, le « terrorisme des stades » fait encore et toujours peur.