Dans le cadre d'une initiative surprenante, vu qu'elle précède le départ de l'actuelle direction américaine prévu pour janvier prochain, le Conseil de sécurité au niveau ministériel se réunira, demain, sur demande de l'ambassadeur américain à l'ONU, Zalmay Khalilzad, pour adopter une déclaration soutenant les progrès accomplis dans le processus de paix, en encourageant sa poursuite et sa conclusion positive, selon les principes d'Annapolis, en parvenant à la solution de deux Etats. Le texte proposé par les Etats-Unis a reçu l'appui de la Russie, de la France et de la Grande-Bretagne. Il soutient les principes sur lesquels sont d'accord Israéliens et Palestiniens « comme le processus de négociations bilatéral et les efforts pour conclure un traité de paix qui résoudrait toutes les questions-clés, sans exception ». Pourtant, depuis la conférence d'Annapolis, en novembre 2007, à laquelle ont participé tous les représentants de la communauté internationale et plusieurs pays arabes, les Palestiniens l'ont affirmé à maintes fois, qu'à part une reprise des négociations, bloquées durant l'Intifadha d'El Aqsa déclenchée le 29 septembre 2000, Israël a tout tenté pour faire échouer la conférence d' Annapolis, surtout sur le point concernant la création d'un Etat palestinien indépendant et viable aux côtés d'Israël avant la fin de l'année 2008. Malgré des dizaines de rencontres au plus haut niveau entre Palestiniens et Israéliens, aucun résultat notable n'a été enregistré sur aucun des points soumis à la négociation. Fort du soutien américain, Israël se sent au-dessus des lois et refuse d'appliquer les résolutions des Nations unies concernant le Proche-Orient, les seules à pouvoir garantir une solution juste et équitable du conflit selon les Palestiniens, mais tient plutôt à conclure un accord de paix selon la vision israélienne, qui ne peut satisfaire les aspirations légitimes des Palestiniens se résumant en la création d'un Etat indépendant sur l'ensemble des territoires occupés en 1967, avec la ville sainte d'El Qods comme capitale et le retour des réfugiés selon la résolution 194 des Nations unies. Pour illustrer les entraves israéliennes, dans des déclarations rares du genre, Ahmed Qorei, un des principaux négociateurs palestiniens, a révélé samedi à la presse, que les Palestiniens avaient repoussé une offre israélienne d'annexer 7% de la Cisjordanie pour garder sous contrôle israélien 4 gros blocs de colonies où vivent la majorité des 300 000 colons installés en Cisjordanie occupée. Qorei a ajouté qu'Israël aurait aussi offert le retour de 5000 réfugiés sur une durée de 5 ans, alors que leur nombre actuel dépasse les 4 millions. Sur la question des réfugiés et de la ville sainte d'El Qods dont Israël refuse presque d'en parler, il y a un consensus israélien sur la nécessité de ne pas permettre le retour des réfugiés et de considérer la ville sainte comme faisant partie de la ville de Jérusalem unifiée, qualifiée de capitale éternelle de l'Etat hébreu. Les Palestiniens qui, dans leur longue lutte se réfèrent à plusieurs résolutions des Nations unies qu'ils veulent voir appliquées, ne sont pas intéressés par toute autre, si elle ne permet pas d'imposer à l'Etat hébreu une solution juste et équitable d'un conflit vieux de 60 ans. Chaque jour qui passe est une occasion de plus pour Israël d'effectuer des changements sur le terrain, tels le mur de séparation raciste, les colonies qui ne cessent d'éclore en Cisjordanie occupée et la judaïsation de la ville sainte d'El Qods, dans le but de rendre impossible la création d'un Etat palestinien indépendant et viable, jouissant d'une continuité territoriale.