Ghazaouet va mal. Des routes dégradées, des façades délabrées, des murs lézardés, des trottoirs squattés, telle est la triste image qu'offre la ville de Sidi Amar à ses visiteurs. Le manque criard de commodités, l'absence cruelle d'infrastructures culturelles sont autant de facteurs qui ont contribué à l'enlisement de la ville. De la première sous-préfecture de la région, il n'en reste désormais que l'image d'une ville étrangement abandonnée. Sous le regard médusé des citoyens, le centre-ville tombe lentement en ruine. L'ancienne mairie, une bâtisse située au cœur de la ville, est un exemple édifiant. La culture, à l'image d'une ville transformée en une cité sans couleur, s'est effondrée avec la démolition de l'unique salle de cinéma. Les jeunes que nous avons interrogés déplorent l'absence totale de loisirs. En effet, parler de culture aux jeunes de Ghazaouet paraît bizarre dans cette ville où rien n'encourage à exercer des activités culturelles. Pourtant, ce ne sont pas les infrastructures qui manquent, ces espaces existent mais point d'activités. La fameuse médiathèque aux portes toujours fermées illustre parfaitement le vide culturel qui sévit à Ghazaouet. Même l'Internet boude quelquefois la ville. Il ne faut pas s'étonner que, dans ces conditions, des jeunes désœuvrés deviennent une proie facile à toutes formes de déviation. La rue avec tous les dangers qu'elle comporte est devenue leur lieu de prédilection où chacun tue son temps à sa manière. Pour la plupart d'entre eux, leur seul rêve est de partir vers d'autres cieux.