Enfin une bouffée d'oxygène dans les rues de la ville des Roses. Suite à un arrêté du wali, le commerce informel n'a plus droit de cité à Blida. « Ils vont vraiment nous manquer ces petits jeunes », dira une vieille dame attristée de voir se vider la rue des Frères Chouiet, ex-rue Abdellah, et la place Abane Ramdane, (placet Ennssara). Au grand bonheur des commerçants propriétaires, les trottoirs reprennent, enfin, leurs vraies missions et les habitués de ces rues peuvent aisément y accéder sans devoir prendre de raccourcis ou les éviter. « Après l'éradication des tables et des étales de fortune qui envahissaient la placette, je fus surpris de savoir qu'auparavant mon magasin n'était point visible aux clients et dire que cela fait des années que je suis propriétaire de cette boutique, une dame est venue m'avouer qu'elle ne l'avait jamais vue », dira avec humour Djamel. Cependant, une telle décision nécessite beaucoup de rigueur, vu que les commerçants exerçant dans l'informel reviennent et étalent leurs marchandises dès l'absence des éléments des forces de l'ordre. « Nous n'avons pas où aller. Sont-ils entrain de nous pousser à la débauche ou au vol ? J'assume la prise en charge de ma famille qui est composée de 8 personnes ,dont trois enfants en bas âge. Je n'ai que cette solution pour les nourrir, sinon on va mourir de faim », proteste Abdelkader, vendeur de produits vestimentaires. Une question se pose : comment se fait-il que le wali ait pris un tel « verdict » vis-à-vis de ces chefs de familles au moment où il a déclaré officiellement, lors d'une interview accordée à El Watan, qu'il ne prendrai aucune décision pareille dans l'absence de formules de substitution ? En contactant les services de la DCP, on apprendra que plusieurs marchés non sédentaires, dont le but est la résorption et l'insertion des commerçants informels, « existent sur papiers seulement » et aucune lueur d'espoir ne se dessine encore quant à leur réalisation réelle. Seul à être joignable, le P/APC de Meftah, M. Sifi, dira : « Le terrain choisi pour le projet d'un marché non sédentaire se situe prés de la cité des 500 Logements. Et vu les travaux d'aménagement qui s'y déroulent, nous temporisons la réalisation du marché jusqu'à leur fin et l'élimination des déchets qui se trouvent sur le terrain. »