Après la pénurie de pomme de terre ayant provoqué une nouvelle forme de spéculation sur les prix, c'est la médiocrité qui émaille aujourd'hui les produits agricoles de large consommation. Les transactions au niveau des marchés de gros et les espaces improvisés aux abords de quelques routes menant aux contrées et villes de la Mitidja ne font qu'accentuer la crainte des ménages. A la surprise des citoyens de la commune des Eucalyptus, la pomme de terre est proposée au prix de 25 DA/kg. C'est à partir du début de la semaine en cours que quelques commerçants ont commencé à étaler ce produit acheminé depuis les communes agricoles de Aïn Defla, nous informe-t-on comme pour justifier la baisse du prix de ce légume ayant connu, la semaine dernière une flambée inquiétante. « Certains citoyens avaient craint que son prix dépasserait les 60 DA comme cela s'est produit en 2007 alors qu'on s'apprête à recevoir le nouvel an », avance un enseignant qui augure mal les événements à venir. Par contre, la mauvaise qualité des tomates a été constatée sur les étals au niveau des marchés des légumes et fruits allant des Eucalyptus jusqu'à Bougara. Dans ce dernier point de vente, la nature du terrain est tellement boueuse que plusieurs marchands des régions du centre-ouest ont été contraints à écouler leurs produits à n'importe quel prix. « Pourvu qu'on s'en débarrasse », se plaint un fournisseur d'oignon et d'ail. Il déplore de ne pas avoir suivi la démarche des agriculteurs de Aïn Defla qui se sont dirigés vers le marché de gros de Boufarik pour écouler leur produit. La tomate de bonne qualité est acquise au niveau des champs, nous informe-t-on comme pour faire allusion aux mauvais impacts des dernières pluies sur la production de ce légume. Les producteurs du même produit qui cultivent d'importantes surfaces dans la wilaya de Tipaza, quant à eux, ont opté pour la commercialisation de leur production sur les marchés de Blida, notamment celui de Boufarik. Si les commerçants en détail et les revendeurs ont été un peu surpris suite à la baisse des prix des carottes et navets, à moins de 20 DA sur les marchés sus-cités, les consommateurs, en particulier ceux de la ville de Baraki, n'ont pas apprécié la qualité de ces légumes exposés en abondance. « C'est mince et sec et presque sans goût », affirme une ménagère rencontrée au marché central de la ville. La preuve est que les prix des carottes de qualité « acceptable » atteignent les 50 DA au marché de proximité de Boukaraâ, l'un des sites les plus peuplés à Baraki. Pire, les salades écoulées à travers la plupart des espaces de Sidi Moussa et aux marchés des Eucalyptus, sont d'une grande médiocrité, nous dit-on, puisqu'elles sont acheminées à partir de Larbaâ. Les betteraves et les choux exposés au marché de cette montagneuse ville sont, de l'avis des ménagères rencontrées au marché, « plus ou moins mangeables par rapport à leur dérisoire prix », mais ils continuent d'étaler les mauvaises tomates et les oignons de mauvaise qualité aux abords des routes menant à Larbaâ et aux Eucalyptus, obligeant les automobilistes à se garer en deuxième et troisième positions pour acquérir ces produits. Hélas, beaucoup parmi eux retournent surpris et même fâchés de la médiocrité de ces produits. A l'intérieur des marchés couverts, les bananes noircies par le soleil ont du mal à se vendre en dépit d'un prix à 70 DA. Les oranges sont elles, cédées au marché de gros des Eucalyptus à moins de 40 DA.