La réorganisation des examens nationaux, notamment le baccalauréat, fait consensus au sein de la communauté éducative. «La réhabilitation du baccalauréat et des autres examens doit passer par la réorganisation du système d'évaluation dans le cadre de la refonte de l'enseignement», souligne Idir Achour, secrétaire général du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie. Même si une amélioration des conditions dans lesquelles se sont déroulés les examens a été constatée, les efforts doivent se pencher sur l'approche pédagogique dans la lutte contre la tricherie et l'amélioration de la qualité de l'enseignement. «Le dispositif de sécurisation des différents examens ayant nécessité des moyens humains et financiers colossaux doit être suivi par l'étape de la refonte du système d'examen se basant sur la révision de la forme des sujets qui sollicitent actuellement beaucoup plus l'effort de mémorisation que de synthèse», remarque M. Achour. «Le gouvernement doit mettre en place tous les moyens nécessaires pour sécuriser les examens, et ce, de manière continue, loin des solutions conjoncturelles», ajoute-t-il. Dans une déclaration, Ali Benzina, président de l'Organisation des parents d'élèves, souligne «la pression mise sur les directeurs de l'éducation évalués selon le taux de réussite obtenu dans leur circonscription, poussant ainsi les chefs d'établissement à utiliser des moyens parfois condamnables pour accroître ce taux en relevant les notes de l'évaluation continue». «Le système de l'évaluation basé sur les notes devrait être accompagné par des outils permettant d'évaluer le vrai niveau de nos enfants», souligne M. Benzina. Dans son dernier entretien accordé à El Watan, la ministre de l'Education nationale a souligné que «la société est unanime à dire que le baccalauréat tel qu'il est actuellement est très lourd aussi bien pour les finances publiques que pour le candidat». La première responsable du secteur projette de présenter prochainement la dernière mouture du projet de refonte du baccalauréat aux partenaires sociaux. «La dernière mouture du projet sera présentée aux partenaires sociaux qui l'ont réclamée, à juste titre, puisqu'ils ont été associés au débat sur la question. Une fois le projet approuvé par l'ensemble des partenaires, il sera de nouveau présenté au gouvernement», avait-elle souligné. Pour rappel, le réaménagement proposé repose sur le principe d'intégration du contrôle continu à partir de la 2eAS qui valorise le travail durant toute l'année. En plus d'encourager la continuité dans l'effort, la prise en compte de cette option permettrait de lutter contre un phénomène qui s'est installé depuis quelques années maintenant et qui consiste à déserter les lycées dès la fin du 2e trimestre. Cette dérive est dangereuse car l'élève quitte le lycée appauvri de compétences essentielles. Il est utile de rappeler qu'un consensus est également nécessaire concernant la «révision du mode d'organisation de l'examen de la 5e AP».