L'opinion publique n'est pas informée sur le devenir de ce projet très attendu par les milliers de personnes qui ont manifesté à plusieurs reprises dans la rue. Le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane, a été interpellé une nouvelle fois à Béjaïa – où il était hier en visite de travail – par la presse sur l'interdiction de déchargement du matériel destiné au projet de l'usine de trituration de graines oléagineuses de Cevital. Le ministre a répondu que «le port de Béjaïa est un domaine public portuaire qui obéit à une certaine réglementation». Sans nommer le projet d'Issad Rebrab, patron de Cevital, il a ajouté qu'«à partir du moment où les projets répondent aux exigences, aux critères énoncés par la réglementation, l'avis est forcément favorable. Mais dans le cas contraire, où ce projet n'est pas conforme à cette réglementation, le dossier est rejeté automatiquement et ceci ne concerne pas un projet particulier». Le ministre s'est montré plus disposé, contrairement à sa dernière visite dans la wilaya en octobre 2017, à répondre à la question, sans toutefois informer l'opinion publique sur le devenir de ce projet très attendu par les milliers de personnes qui ont manifesté à plusieurs reprises dans la rue. On se souvient que lors de sa dernière visite, le même ministre avait esquivé la question, laissant croire seulement que le dossier le dépassait, ce qui est toujours vrai aujourd'hui. «J'en ai pris note, le dossier est sur le bureau du Premier ministre. Il faut attendre», avait répondu alors Abdelghani Zaâlane aux questions des députés qui l'avaient interpellé. Le même jour, pendant que le ministre feint d'ignorer un conflit impliquant l'une des structures dépendant de son secteur, à savoir la direction de l'entreprise portuaire de Béjaïa qui bloque le projet de Cevital depuis 462 jours, l'ambassadeur du Bénin à Alger s'est intéressé au groupe agroalimentaire en effectuant une visite au complexe de Cevital à Béjaïa.