Après l'annonce des résultats définitifs du passage au cycle secondaire, les chefs d'établissement sont sous pression. Les parents des élèves ayant dépassé l'âge de scolarité dans le moyen font le forcing pour une ultime chance. L'Association nationale des parents d'élèves constate «le désarroi» dans lequel se trouvent se nombreuses familles avec un enfants ayant échoué au BEM et qui ne dispose plus du droit de repasser l'examen. «Souvent, les parents ne prennent pas en compte les capacités réelles de leur enfant dont les résultats indiquent qu'il est préférable de l'adresser à la formation professionnelle que de lui faire subir un autre échec l'année d'après», souligne Khaled Ahmed, président de cette association, plaidant pour une «meilleure» sensibilisation autour des opportunités qui se présentent à ceux qui ne trouvent plus de place dans le système scolaire. Selon cette association, il y a encore du travail à faire dans la sensibilisation autour de l'orientation vers la formation professionnelle qui reste «boudée». Les portes ouvertes sur la formation professionnelle et les nouvelles spécialités annoncées le printemps dernier n'ont pas suscité un grand intérêt chez les parents d'élèves. «La formation professionnelle devrait constituer une orientation de choix pour les élèves dont le profil scolaire ne correspond pas beaucoup à la formation académique de l'enseignement général. Actuellement la formation professionnelle est perçue plutôt comme étant une destination pour les élèves en situation d'échec scolaire», ajoute le président de la même association. Un effort de valorisation de la formation professionnelle doit être réalisé par tout le gouvernement, fait remarquer pour sa part Messaoud Boudiba, le coordonnateur national du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste). Ce syndicat s'interroge d'ailleurs sur «le sort réservé à l'avant-projet de loi sur la formation professionnelle, annoncé en grande pompe aux premières années de la réforme. Le développement de l'enseignement professionnel a été présenté à l'époque comme une ‘‘alternative'' au démantèlement de l'enseignement technique», rappelle M. Boudiba. Le projet, actuellement enterré, évoquait un cursus valorisant pour les profils peu enclins à suivre un enseignement académique secondaire et qui sont susceptibles de s'épanouir avec les possibilités qu'offre l'enseignement professionnel. Le projet consistait en outre, souligne M. Boudiba, en l'aboutissement de ce cursus par un bac professionnel, ce qui représenterait une valorisation pour ce profil d'enseignement, ajoute-t-il. Le Cnapeste appelle à la relance de ce projet. D'autres syndicats, comme le Satef, appellent le ministère de l'Education nationale à «faire le forcing» sur le gouvernement pour plaider à remettre en place cet enseignement professionnel de «seconde chance». Rappelons que 67,80% des élèves ayant subi les épreuves du Brevet de l'enseignement moyen passent en 1re année secondaire, après la prise en compte de l'évaluation continue. Le taux de réussite BEM a atteint 56,88% au niveau national. Selon des enseignants, plus de 100 000 élèves seront contraints à quitter les bancs du CEM, car ayant dépassé l'âge de scolarité dans le moyen.