L'Iran a annoncé, hier, la participation de son ministre du Pétrole, Bijan Zanganeh, à la réunion du comité ministériel de l'Opep - non-Opep chargé de surveiller le respect de l'accord de réduction de la production. Présidé par l'Arabie saoudite, le comité en question siègera le 23 septembre prochain à Alger. L'Iran ne pratiquerait pas la politique de la chaise vide et entend ainsi défendre ses parts de marché, alors que les sanctions américaines contre son secteur pétrolier entreront en vigueur dès le 5 novembre prochain. L'agence officielle Isna a rapporté, hier, que la participation de Bijan Zanganeh à la réunion d'Alger s'inscrit dans l'objectif de défendre les parts de marché de l'Iran et d'empêcher que d'autres producteurs puissent les récupérer au nom de la sécurisation de l'approvisionnement mondial en pétrole. La semaine dernière, le ministre iranien du Pétrole a adressé une "lettre de protestation" à son homologue des Emirats arabes unis, président actuel de l'Opep, dans laquelle il s'est plaint de certains membres qui se sont mis à pomper au-delà des limites fixées par les accords de l'Opep et ses partenaires non-Opep. Bijan Zanganeh a déclaré au ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Suhail al-Mazrouei, que le comité chargé de surveiller le respect de l'accord de réduction de la production ne devrait pas tolérer les augmentations de la production de certains membres. Le ministre iranien a demandé que le comité en question puisse convoquer une réunion extraordinaire pour discuter des hausses de production "injustifiées" de certains membres. Il fait allusion à l'Arabie saoudite qu'il accuse de vouloir mettre à profit un engagement peu compréhensible conclu en juin pour récupérer les parts de marché d'autres membres. L'Arabie saoudite avait déclaré que l'accord de juin dernier, qui révisait celui de décembre 2016, permettait aux grands producteurs de compenser les pertes que pourraient subir d'autres membres. L'Iran avait aussitôt interprété l'accord de juin dernier comme étant une embuscade tendue par l'Arabie saoudite, alors que son secteur pétrolier fait face à une perspective peu rassurante après que les Etats-Unis se sont retirés de l'accord nucléaire et ont décidé de rétablir les sanctions contre l'Iran. C'est dire que les tensions entre l'Iran et l'Arabie saoudite restent, pour le moins, vives. Il est probable que l'Arabie saoudite et la Russie viennent défendre, à Alger, une nouvelle hausse de la production, alors que l'Iran s'y oppose, plaidant pour le respect des accords de réduction de la production signés en décembre 2016. L'Algérie, qui abrite la conférence Opep - non-Opep de septembre, dit souhaiter le maintien des accords de décembre 2016. "Ce que nous souhaitons, c'est que l'accord de 2016 soit maintenu", a indiqué récemment le P-DG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour. "Ce qui se passe actuellement aura certainement avec, notamment, la conjoncture politique actuelle aux Etats-Unis et au Moyen-Orient un impact sur la réunion que personne ne peut prévoir", a-t-il nuancé. Ali Titouche