En dépit des mesures incitatives annoncées par les autorités, l'investissement privé à Constantine avance, le moins qu'on puisse dire, à pas de tortue. Et ce n'est pas par manque d'investisseurs puisque sur plus de 700 opérateurs, ayant fait valider leurs dossiers depuis 2012 auprès du Comité d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régularisation du foncier (Calpiref), plus de la moitié ont obtenu un accord pour l'attribution d'un terrain, selon les chiffres avancés par l'administration. Des accords d'attribution qui ne leur ont pas permis pour autant de lancer leur activité, du moins pour la plupart d'entre eux. Le mal ne réside donc pas seulement dans un problème de foncier industriel. Il est ailleurs. «Il consiste dans le fait que les terrains octroyés par le Calpiref sont situés dans des zones dépourvues des commodités les plus élémentaires comme l'eau potable, le gaz de ville et l'électricité ce qui a provoqué une démobilisation des investisseurs», déplorent des opérateurs économiques. Il s'agit de ceux, en particulier, ayant obtenu des décisions d'attribution de terrain non identifié dans des zones industrielles à l'exemple de la zone de Sidi Romane (120 hectares) à Aïn S'mara, celle d'Aïn Abid, l'extension de la zone d'activité commerciale à Ali Mendjeli (25 hectares) mais aussi dans les extensions de la Z.I de Didouche Mourad et de Benbadis. Des opérateurs qui évoquent également l'insécurité qui règne dans ces zones, ainsi que l'état déplorable des routes en plus d'autres points rédhibitoires constituant un frein pour le lancement de leur activité comme les délais interminables pour l'obtention d'un permis de construire, d'un agrément ou d'un crédit bancaire. Force est de constater par conséquent que, pour les opérateurs bénéficiaires de ces terrains, engager des projets d'investissement dans ces conditions parait bien difficile, voire impossible. Les chiffres transmis aux autorités centrales semblent, d'autre part, bien loin de refléter la réalité de l'investissement du secteur privé à Constantine.