Ces dernières années, les opérations de relogement se sont multipliées à Sidi Bel Abbès, où de nouvelles cités ont vu le jour à la périphérie de la ville. A quelques kilomètres du centre-ville, ces centres urbains excentrés comptent déjà des milliers de logements sociaux. Des cités-dortoirs, sans âme ni animation, implantées à la hâte et sans commodités pour parer au plus urgent. «Nous avons été relogés au début des années 2000, après plusieurs opérations de démolition du vieux bâti du quartier d'El Graba. Après notre recasement, nous avons sombré dans l'oubli», témoigne un père de famille habitant la cité 1000 Logements de la route de Zerouala. Une cité qui ne dispose que d'une école primaire et qui, depuis, n'a été dotée d'aucune infrastructure. Dans ce site excentré, où d'autres logements sociaux sont venus se greffer récemment, l'insécurité constitue l'une des principales préoccupations des habitants. «Il n'y a pas de sûreté urbaine, même si des rondes de police sont effectuées fréquemment à titre dissuasif. A la tombée de la nuit, l'obscurité est maître des lieux en raison de la défectuosité du réseau d'éclairage», explique une mère de famille occupant un taudis dans le bidonville situé sur la route de Zerouala. Il y a une dizaine de jours, les autorités locales sont venues inspecter l'avancement des travaux de 1062 logements LSL dans cette cité d'habitation composant la grande couronne urbaine de la ville. En ce lieu, les travaux d'amélioration urbaine, consentis pour d'autres sites, n'ont visiblement jamais été lancés. Les aires de jeux sont inexistantes et le ramassage des ordures ménagères pose un sérieux problème à l'entreprise publique Nadif.com. «Le ramassage des ordures est irrégulier et l'insalubrité des lieux est frappante», fait remarquer un jeune lycéen, qui déplore l'absence de moyens de transport. «L'entreprise de transport urbain ne dessert pas les cités de la route de Zerouala. Pour les lycéens et les collégiens, c'est la galère tous les jours», ajoute-t-il. Mais ce qu'on craint le plus dans cette agglomération, située à l'abri des regards, ce sont les risques d'inondation et le débordement des eaux usées. Aussi incroyable que cela puisse paraître, plusieurs îlots d'habitations ne disposent pas de réseaux d'évacuation intégrés au collecteur principal. Dans la plupart des cas, les rejets des eaux usées et pluviales se font à l'air libre dans le canal de déviation de l'oued Mekerra. Une situation comparable à celle de la cité AADL du Bosquet, où l'absence d'une station de relevage a récemment fait réagir la population, alarmée par les risques de propagation de maladies à transmission hydrique. Entre les explications des uns et des autres, il est clair que les études d'aménagement n'ont pas pris en considération les contraintes liées à la nature des terrains choisis. Scène presque inédite, les directeurs de l'urbanisme et de l'hydraulique se rejettent, chacun, la responsabilité face à ce constat de carence manifeste. Pour les habitants de ce centre urbain, l'urgence consiste à lancer des travaux de protection et à doter ce site de réseaux d'évacuation pour parer à des situations dramatiques, comme celles vécues par le chef-lieu de wilaya lors des averses du mois de septembre.