Le manque de transport scolaire est parmi les problèmes qui perdurent depuis des années à Aït Aïlem, l'un des plus importants villages de la commune de Aïn El Hammam. L'unique bus, un vieux 49V8 des années de braises, comme le décrit si bien un parent d'élève, n'arrive plus à tenir le trajet pour une rotation hebdomadaire complète sans tomber en panne, sans parler des risques qu'encourent les dizaines d'innocents qui l'empruntent dans des mauvaises conditions et l'état de la route sinueuse. Par conséquent, ces dizaines d'élèves (collégiens et lycéens) ont du mal à poursuivre normalement leurs études, notamment en cette période hivernale. En effet, ces derniers temps, las d'attendre chaque matin un car qui ne vient pas, ces enfants s'efforcent de faire une bonne trotte à pied dans l'espoir de croiser un fourgon. Les rotations matinales de quelques transporteurs privés ne peuvent évidemment pas satisfaire tout le monde. Ainsi l'école devient pour beaucoup de ces collégiens et lycéens chargés de cartables à vous fracasser la colonne vertébrale, synonyme de corvée et il serait en fin de compte difficile et aléatoire de parler de résultat ou de rendement scolaire, comme nous le dit Ahmed, parent et enseignant. Des parents ont dû souscrire un abonnement chez des transporteurs privés, ce qui soulagera un tant soit peu l'élève au détriment de la bourse maigre des parents. Ces derniers se sentent un peu plus lésés, « la solidarité officielle n'arrive toujours pas dans nos endroits de plus en plus isolés », ajoutera ce parent déçu. Ainsi, les parents continuent à payer le prix fort de la scolarité précaire de leurs enfants en espérant voir le parc de la commune se rénover en matière de transport. Décidément, vu l'éloignement, les élèves d'Aït Aïlem semblent être les plus exposés aux contraintes dans le processus de leur scolarisation, notamment chez les collégiens qui de plus en plus se livrent aux vicissitudes de la rue et tous les autres dangers qui en découlent.