Les décombres, séquelles de la catastrophe, jonchent toujours le sol. Les plafonds sont effondrés et les planchers sont en ruine. Les échelles supplantent les escaliers. Les murs, les façades et les parois sont lézardés. Même les latrines sont bouchées. Le danger est imminent. Monter aux étages supérieurs de ces bâtisses est synonyme de suicide. Les câbles électriques sont pendants. Parfois, ils jonchent le sol. Les enfants qui jouent aux alentours encourent chaque jour des dangers d'électrocution. Pis encore, des égouts déversent leur contenu dans tous les coins et recoins de ces immeubles. Cette insalubrité a causé des maladies à transmission hydrique (MTH) à plusieurs enfants. L'un des habitants, M. Bendaouia, a perdu en un laps de temps ses trois enfants âgés de 3,7 et 10 ans. «Ils sont décédés à la suite d'une grave méningite», dira leur père. Les citoyens rencontrés sur les lieux pointent tous un doigt accusateur vers les élus locaux et le wali délégué de Bab El Oued. Plusieurs entrepreneurs auraient été sollicités par les services concernés pour prendre en charge la réfection de ces deux bâtisses. Néanmoins, affirment nos interlocuteurs, vu l'ampleur des dégâts subis par les deux constructions, ils ont tous refusé d'accomplir cette tâche. «Seul un entrepreneur a tenté de relever le défi, mais a préféré plier bagage six mois plus tard sans accomplir les tâches qui lui furent assignées», affirme un citoyen. Selon ce dernier, l'entrepreneur en question a déserté les lieux «après avoir transformé les deux immeubles en chantier en ruine». «Il aurait encaissé l'argent alloué par l'Etat à la réfection de nos bâtisses et pris la clef des champs», accusent nos interlocuteurs. Avec une touche d'ironie, nos interlocuteurs ont estimé que cet entrepreneur a causé beaucoup plus de dégâts que le séisme. Au niveau de la municipalité de Raïs Hamidou, le président de l'APC, Boudjmaâ Zaïoua, qui s'est montré impuissant face à cette situation, n'a pas ménagé l'OPGI de Hussein Dey qui, selon lui, est le promoteur immobilier désigné par la wilaya d'Alger pour restaurer les constructions touchées par le séisme. «Nous sommes conscients des conditions de précarité dans lesquelles vivent nos concitoyens sinistrés. Leurs revendications sont légitimes», dira le président de l'APC. Néanmoins, a-t-il ajouté, «le maître d'œuvre demeure jusqu'à preuve du contraire l'OPGI de Hussein Dey».