Louable invitation lancée par Rachid Grim à tous les intellectuels algériens pour «venir au-devant de la scène» guider le peuple algérien vers les lumières de la science et du progrès. Mais les intellectuels algériens continuent de rechercher les repères d'une échelle de valeurs suffisamment renversée par les maquignons de tous bords sans trouver les réponses à leurs questionnements existentiels dans une Algérie, toujours plus belle, plus séduisante, plus charmeuse… au point de vous faire oublier toutes les corruptions qui la gangrènent et les passes-droit qui la ruinent. Intelligentsia, dites-vous, monsieur Rachid Grim ? Je veux bien soutenir votre courageuse contribution si je n'avais pas, moi-même, dans un passé récent, essuyé une levée de boucliers pour avoir combattu les corrupteurs plus que les victimes corrompues. Prendre sa plume, cette arme fatale à double tranchant, c'est chercher à vivre un peu pour mourir plus dès lors que l'acte d'écrire consume son auteur comme une flamme sa bougie… et de surcroît en Algérie… même si en ces temps «la police brûle ses dossiers noirs» sur les cadres fichés et les personnalités (in El Watan du mardi 18 janvier 2005) et qu'un observatoire de la corruption vient conforter une intelligentsia en manque d'intelligences. Encore faut-il que justice soit faite et que la justice passe par ceux qui sont au-dessus des lois de la République… le peuple veut bien y croire et l'intelligentsia ira au charbon pour les causes justes où le sacrifice prime le droit à la défense de la moralité, de l'intégrité et de la rectitude. L'intelligentsia, c'est avant tout et après tout, la probité intellectuelle dans toute sa pure et limpide beauté. Et moi, tout autant que vous, j'aspire à la beauté.