sera appliquéeLe chef du gouvernement et le Mouvement des archs sont parvenus hier en fin de soirée à un accord global sur la mise en œuvre de la plate-forme d'El Kseur. Selon une source proche de la délégation le chef du gouvernement a donné son accord pour la satisfaction de toutes les revendications contenues dans la plate-forme d'El Kseur suivant le document de mise en œuvre élaboré par le Mouvement des archs en 2003. Par ailleurs, notre source nous a indiquée que les revendications sur les incidences de la crise (accord de janvier 2004) seront appliquées immédiatement. Le texte final de l'accord était en phase d'élaboration hier tard dans la soirée. Rappelons que les deux parties s'étaient quittées la veille après une rencontre marathonienne de douze heures. « Le dialogue s'est déroulé dans de bonnes conditions. Il n'y a pas de blocage », ont indiqué des sources proches de la délégation des archs. « Les négociations de vendredi ont abouti à une entente définitive sur l'application du protocole d'accord » conclu le 6 janvier 2004, ont-elles ajouté. Ce protocole prévoit la prise en charge par les autorités du pays des dommages ou incidences générés par la crise de Kabylie. Six incidences en tout, dont certaines ont été à des degrés divers satisfaites, notamment l'amnistie fiscale pour les commerçants et les professions libérales, le règlement du contentieux avec Sonelgaz, les excuses de la télévision nationale à propos de la couverture de la marche du 14 juin 2001 organisée par les archs à Alger et la réintégration des travailleurs. L'incidence relative à la levée des poursuites judiciaires contre les délégués du mouvement citoyen et à la libération des manifestants a été, quant à elle, actualisée pour englober la libération des manifestants du sud du pays et celle du directeur du quotidien Le Matin, Mohamed Benchicou. Rien n'a filtré cependant sur les termes de l'accord concernant ce point, ni sur celui relatif à la révocation des élus de Kabylie issus des élections locales de 2002. Une revendication éminemment politique ayant suscité en son temps une levée de boucliers du FFS et du PT, lesquels avaient répliqué en brandissant la validation du scrutin par le Conseil constitutionnel. Avant de rencontrer Ahmed Ouyahia, les dix-neuf délégués du mouvement citoyen se sont réunis dans la matinée d'hier en vue de se concerter sur la meilleure approche à adopter au sujet de la plate-forme d'El Kseur. D'après nos sources, les délégués ont changé de stratégie préférant une discussion « globale » de cette feuille de route, et ce, afin d'éviter l'épisode des pourparlers du 24 janvier 2004 qui avaient échoué sur l'officialisation de tamazight. La plate-forme d'El Kseur exige, entre autres, le jugement par les tribunaux civils de tous les auteurs, ordonnateurs et commanditaires des assassinats, l'annulation des poursuites judiciaires contre les manifestants et la mise en place d'un plan socioéconomique pour la région de Kabylie.