Les aspects positifs 1- La volonté politique de lancer un plan de relance économique. 2- Les montants des crédits alloués, notamment pour les secteurs gros créateurs d'emplois. 3- La participation du secteur privé. Les insuffisances Les risques d'une démarche quantitative Le plan a arrêté des objectifs quantitatifs en indiquant, par exemple, le nombre de logements à construire, le nombre d'hôpitaux ou d'universités à réaliser et le montant des crédits alloués. Cette approche, qui consiste à additionner une série de projets, peut induire en erreur en faisant croire que le développement est le résultat d'une addition de projets à réaliser. Alors que la réalité nous indique que le développement est le résultat d'une stratégie qui met en mouvement l'ensemble des facteurs de production, d'investissement, d'éducation, de formation, de réforme des institutions pour créer une dynamique permanente de développement et de croissance. Il est donc important de se fixer des objectifs qualitatifs, de les cibler et de les évaluer. Les objectifs qualitatifs Les objectifs qualitatifs sont le résultat de l'évolution positive de plusieurs actions menées simultanément, par exemple : la construction d'hôpitaux (action n° 1) et une politique de suivi des futures mamans (action n° 2) ces deux actions conduisent nécessairement à la réduction du taux de mortalité enfantine et à la préservation de la santé de la mère si une condition fondamentale est respectée, à savoir que la construction des équipements, la formation et des médecins, le suivi des malades, l'environnement, tous ces facteurs sont réalisés ou fonctionnent selon les normes généralement admises dans un pays développement. Il est donc important de raisonner en termes d'objectifs qualitatifs pour pouvoir évaluer l'impact de toute politique sur le niveau de développement sur la qualité de la vie, l'amélioration de la qualité de fonctionnement des institutions, l'environnement… Les projets deviennent donc des conditions pour réaliser les objectifs qualitatifs et non pas considérés, eux-mêmes, comme des objectifs de développement. Cibler des objectifs Plusieurs pays, reconnus aujourd'hui comme ayant relativement réussi dans leur stratégie de développement, ont opté pour la démarche qui consiste à cibler des objectifs, par exemple le taux d'inflation (Malaisie), le déficit budgétaire (Europe), une série d'objectifs économiques et financiers (Nouvelle-Zélande), le taux de déperdition scolaire, le taux de mortalité enfantine, le taux d'occupation par logement, le taux d'électrification, le nombre de litres d'eau potable par habitant… Cette démarche permet de mettre en place une stratégie permettant d'atteindre ces objectifs. Elle implique donc des politiques d'investissement, de formation, de réformes des institutions, d'assainissements, d'innovation, d'utilisation de l'ensemble des capacités et des potentialités du pays, donc, plus de démocratie, plus de liberté, moins de contraintes administratives et réglementaires. En ce qui concerne l'appel à des capacités externes, il convient de signaler que des mécanismes convaincants doivent être mis en place pour attirer les capacités algériennes exerçant ou vivant à l'étranger. Ils peuvent constituer un des facteurs de changement dans nos méthodes de travail. Nécessité d'évaluation des objectifs et conditions d'évaluation. Fixer des objectifs exige des décideurs une évaluation. Cette évaluation doit obéir à des conditions, notamment – la publication des résultats (positifs ou négatifs) – la périodicité de l'évaluation (le mois, le trimestre, le semestre, l'année) – l'explication des résultats, sans manipulation des données – la participation des institutions indépendantes spécialisées dans l'évaluation. Une évaluation subjective ne rend service à personne, au contraire, elle donne une illusion de bien faire à l'homme politique et aggrave les désillusions des citoyens. L'amélioration de l'efficacité de l'administration L'objectif d'améliorer l'efficacité des institutions en général et les administrations locales en particulier nécessité, à mon avis, cinq conditions. 1- La volonté politique, ce qui suppose qu'il faudrait mettre les moyens 2- La mise en œuvre d'une politique d'éducation et de formation permanente. 3- La réhabilitation de la fonction d'encadrement et de la hiérarchie 4- L'introduction progressive de la démarche qualité dans l'administration. 5- La fixation d'objectifs mesurables pour évaluer l'évolution de l'efficacité de l'administration. Il conviendrait de revenir sur le quatrième point, relatif à l'introduction de la démarche qualité au sein de l'administration. L'introduction de la démarche qualité dans l'administration L'administration algérienne a besoin d'un bouleversement dans sa conception, dans son fonctionnement, dans ses relations avec le citoyen et dans la perception qu'a le citoyen de son administration. L'introduction de la démarche qualité va exiger de l'administration une définition précise de chaque processus d'établissement d'un document administratif ou d'une rectification de la bonne exécution d'une action, d'une opération, d'une réalisation d'un projet. Cette démarche va conduire l'administration à 1- Définir des normes de travail pour chaque poste et pour l'exécution de chaque tâche ou opération. 2- Définir des objectifs mesurables pour chaque agent, service ou département afin de pouvoir mesurer les progrès réalisés et comparer l'efficacité entre, par exemple, les services des différentes wilayas. La démarche qualité a été introduite, depuis longtemps, dans des hôpitaux occidentaux notamment au Canada. L'impact de cette démarche sur l'amélioration de la gestion, sur la qualité de la prise en charge des malades, sur la réduction des coûts a été considérablement positive.J'ose espérer que ces quelques lignes sur la nécessité d'introduction de la démarche qualité au sein de l'administration vont susciter un échange d'idées et d'expériences pour créer une dynamique de changement et de remise en cause permanente dans notre manière de gérer.