Viabilisé vers 1989, le terrain où devait être implantée la zone d'activités est resté en l'état depuis. Située à Bouni, à 20 km d'Ighil Ali, cette aire d'une superficie de 6 ha demeure tributaire de son transfert du patrimoine forestier au profit de la collectivité locale. « Le dossier est au niveau du ministère de l'agriculture. Nous attendons un arrêté gouvernemental pour distraire cette parcelle afin que nous puissions l'exploiter » nous dit le P/APC d'Ighil Ali, M. Bouhadi Mohamed, qui dans la foulée signifiera que « beaucoup d'investisseurs n'attendent que le feu vert pour venir s'y installer ». Ce qui, estime notre interlocuteur, faciliterait la tâche aux futurs investisseurs, c'est le passage de la RN106 par la ZAC de Bouni. Si le foncier ne pose pas de sérieux problèmes pour ce projet, ce n'est pas le cas pour le logement social. Un projet de construction de quelque 70 logements avec 24 locaux commerciaux traîne à cause justement de l'indisponibilité d'une parcelle adéquate. Celle dont on dispose, aux dires de M. Bouhadi, n'est pas conforme aux exigences du POS. « Nous avons quand même demandé une dérogation au wali pour contourner cet obstacle. Nous n'avons pas d'autres choix » argue-t-il. Dans le même chapitre, ce sont quelque 40 logements sociaux qui sont en voie d'attribution. Le logement rural connaît, lui par contre, un intérêt qui va crescendo de la part des ménages qui sont plus de 300 à bénéficier de décisions favorables à l'aide dans le cadre du FONAL. Autre secteur important, la Santé ne se porte pas très bien à Ighil Ali, en ce sens que le centre de santé manque presque de tout. S'il est équipé en matériel de radiologie, son manipulateur reste à trouver. Le médecin généraliste n'y officie que trois jours par semaine, ce qui amène les patients à consulter ailleurs. L'accouchement se fait, pour les plus chanceuses d'entre les parturientes, à l'hôpital d'Akbou (à 28 km). L'on aurait enregistré des cas d'accouchement « en cours de route », ce qui impose la nécessité de créer une maternité pour toute la daïra. Par ailleurs, la sécurité des personnes et des biens reste également à renforcer dans la localité eu égard à l'absence des corps de sécurité. La situation devrait néanmoins s'améliorer prochainement puisque les travaux de réalisation d'un siège pour une Sûreté urbaine ont atteint un taux d'avancement estimé par le P/APC à 90%. Le fléau du trafic de drogue fait rage dans cette localité, aidé par le chômage galopant et la paupérisation. Plusieurs coups de filet ont été opérés dans le milieu sans pour autant arriver à véritablement endiguer le phénomène. Sur un autre plan, le maire nous apprend que le raccordement au gaz naturel est inscrit par la DMI (Direction des mines et d'industrie) pour le plan quinquennal 2009-2014 au profit du chef-lieu communal. Pour la jeunesse et les sports, quelques projets ont été réalisés dans ce sens, tels que l'aménagement de deux aires de jeu et une salle de kick-boxing à Ighil Ali, un stade de proximité à Takorabt et un stade à Mouka. Toutefois, beaucoup reste à faire en matière de développement local pour les 15 villages de cette municipalité qui ont souffert du terrorisme, lequel a été derrière l'exode de centaines de familles. Celles qui ont décidé de résister connaissent, actuellement, un quotidien des plus difficiles. Au jour d'aujourd'hui, des villages n'ont pas encore d'AEP et de réseaux d'assainissement. Les habitants des villages de Zina et Tiniri continuent de s'alimenter à partir de l'eau des sources comme au bon vieux temps. Néanmoins, M. Bouhadi assure que ce problème « sera pris en charge dans les mois à venir » et ce dans le cadre du PCD (45 millions de dinars alloués pour 2009). Cette enveloppe sera consacrée à l'aménagement urbain, l'AEP et l'assainissement. Les recettes communales sont évaluées à 4 millions de dinars par an, ce qui « représente un mois de salaire pour le personnel de l'APC » dit le maire.