Les potentialités arboricoles de la wilaya de Guelma, notamment en oliviers et oléastres, laisseraient croire que l'huile d'olive coule à profusion à des prix défiant toute concurrence. Il n'en est rien au regard du litre d'huile pressé cette année, cédé au consommateur entre 350 et 400 DA. L'olive de table, quant à elle, si elle n'est pas vendue en bordure de route, est acheminée vers d'autres wilayas pour son conditionnement. C'est en l'absence d'une filière oléicole dans la wilaya et d'une association que la campagne de récolte et de trituration des olives 2008-2009 a débuté, comme d'habitude précocement à Guelma (mi-novembre 2008) pour s'achever il y a quelques jours. Les rendements moyens au quintal d'olives n'ont guère dépassé les 17 litres d'huile, avance le secrétaire général de la Chambre d'agriculture de la wilaya. En effet, les vergers oléicoles de Guelma s'étendent sur une superficie de 7 790 ha, dont les plus importantes zones productives sont situées à Bouchegouf et Roknia. Néanmoins, seuls 4 830 ha seraient exploités. Quant au reste des vergers, ils sont soit trop vieux soit trop jeunes, nous est-il précisé. Pour ce qui est de la transformation, cette wilaya dispose, à ce jour, de 13 huileries, dont 4 sont de type traditionnel. Les récoltes de cette campagne sont estimées à 61 055 quintaux d'olives. Leur trituration a produit, toujours selon la même source, 10 133 hectolitres d'huile. Quant au nombre d'oléiculteurs identifiés, la Chambre d'agriculture n'a aucun chiffre à nous communiquer. Un travail en ce sens est en cours. Ainsi, les professionnels du secteur sont unanimes : les vergers en ligne, à l'exception de superficies insignifiantes, récemment plantés, n'existent pas à Guelma. Seuls des milliers d'oliviers centenaires, le plus souvent mal ou pas du tout entretenus, subissant les affres des cueillettes anarchiques, cohabitent avec des oléastres. Mais encore, ces derniers, représentant un peu plus de la moitié des arbres existant dans la wilaya de Guelma, sont pour ainsi dire abandonnés. De par leurs greffages, comme le soulignent si bien les agronomes, permettraient de doubler le nombre d'oliviers à Guelma. Mais, il n'en est rien. Côté conditionnement et commercialisation de l'huile d'olive, il est décevant de constater que l'or vert, issu des olivesaprès presse, est enfûté dans des récipients en plastique. Le consommateur n'obtiendra le produit que dans des bouteilles d'eau minérale d'un litre et demi ou dans des bidons d'huile de table de 5 litres, et en plus, au prix fort. Cela pour dire que la filière oléicole (oléiculture, transformation et conditionnement) fait défaut à plus d'un titre, au moment où des wilayas voisines l'ont déjà adoptée et envisagent même des exportations vers l'Europe. Ce manque d'organisation dans cette filière embryonnaire, nous est-il confirmé, pourrait trouver un souffle nouveau avec la dernière politique du renouveau rural. La création d'un conseil interprofessionnel dans ce secteur de l'agriculture pourrait également, et à moyen terme, si la filière émerge, laisser prétendre à une adhésion au conseil oléicole international (COI), qui est une organisation intergouvernementale chargée d'administrer l'accord international sur l'huile d'olive et les olives de table au service de l'oléiculture mondiale, sachant que l'Algérie en est membre. Ses objectifs ciblent la normalisation du commerce international des produits oléicoles, la coopération technique et la promotion des produits oléicoles.