Le village agricole social de Laâbid, à 4 km à l'est de la commune des Issers plonge dans une léthargie profonde. Construit durant la période de 1974 à 1977, dans le cadre de la réforme agraire, ce village a perdu tout son charme d'antan. Que reste-t-il aujourd'hui du hammam qui jadis était convoité par beaucoup de citoyens de la région, de l'architecture spécifique des habitations, des ruelles bordées de plantes et d'arbres ? Rien. Bien que le hammam, réhabilité, occupe toujours le centre du village. Lors de notre visite nous avons pu constater le délabrement des routes. Les chemins du village sont impraticables. La route qui le relie au chef-lieu de la commune s'est rétrécie. Il est très incommode de circuler dans les ruelles et les artères du village en raison de crevasses et nids-de-poule. A cela s'ajoute l'absence d'avaloirs dans les artères du village. Les infrastructures sont dans un état critique et ne sont d'aucune utilité pour les habitants. La maison de jeunes est occupée par la garde communale depuis les années 1990. « La maison de jeunes était notre refuge, d'ailleurs elle est dotée d'une bibliothèque qui reçoit les passionnés de la lecture de notre village », nous dira Moussaoui, un retraité qui note que « les livres ont été donnés pour l'école primaire ». Notre interlocuteur se plaint du manque de moyens matériels et humains au niveau du centre de soins. De même pour l'antenne administrative qui demeure toujours fermée malgré les réclamations des habitants. Ladite annexe est occupée par une famille du village depuis des années. Interrogé, le P/APC nous dira que la famille qui y habite « sera relogée incessamment, dès qu'on aura libéré un chalet ». La seule salle de sports dont dispose le village manque cruellement de moyens. Pourtant la section de judo qui s'y entraîne a arraché de nombreux titres nationaux et a un palmarès très riche. L'inexistence de vestiaires pénalise durement les athlètes.