Le nombre de jeunes qui tentent de rejoindre l'autre rive de la Méditerranée à partir des côtes de Boumerdès est en nette augmentation. Avant-hier, 60 jeunes ont pris le large à partir d'une plage de Cap Djenet, à 20 km de la ville de l'ex-Rocher noir. Les malheureux sont partis dans la nuit de mardi à mercredi à bord de 4 embarcations de fortune. «Je connais trois d'entre eux, moi aussi j'allais partir avec eux, mais j'ai changé d'avis à la dernière minute. Les harraga ont payé 14 millions chacun. Ils ont acheté une embarcation à 460 000 DA et un moteur à 550 000 DA. Pour le moment, aucune nouvelle n'a filtré sur leur sort, j'espère qu'ils arriveront saints et saufs», a révélé un jeune de Cap Djenet. Il y a deux jours, trois harraga ont trouvé la mort au large de Tigzirt (Tizi Ouzou) alors que 5 autres ont été sauvés in extremis suite au naufrage de leur embarcation. Ce drame s'ajoute à celui des familles des jeunes de Raïs Hamidou, disparus en mer en octobre dernier. Dans la wilaya de Boumerdès, plusieurs vagues de jeunes en mal de vivre ont pris le large en direction des côtes ibériques. Mais ces traversées hautement risquées tournent parfois au drame, comme ce fut le cas pour les 15 harraga partis en septembre 2017 à partir de la Sablière, à l'ouest de Figuier. Le sort de ces derniers n'est toujours pas connu. L'année passée, les services des garde-côtes ont fait état de 600 personnes, dont des mineurs, qui sont parties à partir des plages de la région en direction du vieux Continent. Malgré le renforcement des mesures de sécurité et la pénalisation de la harga, le phénomène n'a pas baissé et continue d'endeuiller des familles entières.