«On est loin des normes», a-t-il commenté, en relevant que les voisins marocains et tunisiens ont une avance considérable sur nous. «Les Tunisiens et les Marocains sont en avance. Ils ont recensé les problèmes bien avant nous (…) Maintenant, le temps n'est plus à la réflexion mais à l'action», plaide-t-il. Lors de sa communication portant sur le thème de «La problématique de l'agrumiculture en Algérie», M. Moualhi a précisé que la production nationale entre 2000 et 2005 était de plus de 6,2 millions de quintaux, dont plus de 5,3 millions étaient issus de la zone de la Mitidja, englobant 4 wilayas du centre du pays. La superficie consacrée à cette filière durant cette même période était de plus de 62 000 ha, dont plus de 26 000 ha concentrés toujours dans la zone de la Mitidja. Selon lui, le taux d'accroissement national était de 11,7% entre 2000-2005. Le rendement de la wilaya de Mascara reste le plus faible en raison de la remontée du sel. Affirmant qu'il y a eu une évolution de la superficie globale consacrée aux agrumes de 22 000 ha entre 2000-2005, notre interlocuteur note certaines contraintes, notamment le ralentissement des investissements en matière de plantations, l'arrachage massif de plantations dans le cadre du PNDA, la dégradation du parc agrumicole, l'effet de sécheresse, les insuffisances hydriques, la faiblesse de système de lutte contre les maladies et autres ravageurs, la détérioration des systèmes de drainage, l'insuffisance des bonnes pratiques en agriculture et la remontée des eaux salines notamment à Mascara. M. Moualhi a présenté, par ailleurs, les grandes lignes d'un projet destiné au développement de la filière et la réhabilitation de la zone de la Mitidja. Pour ce faire, le conférencier a sérié un certain nombre d'actions à mener. Il s'agit, selon lui, de la limitation de la zone de la Mitidja via des images satellites ou de la photographie aérienne, la réalisation d'enquêtes approfondies sur le volume de la production, l'identification d'articles variétals de ce verger, la création d'une base de données exploitables, la mise en place d'un programme d'intervention afin de déterminer les superficies à arracher et la reconstitution des vergers âgés selon un calendrier préétabli, la vulgarisation des bonnes pratiques d'agriculture et la production d'un matériel végétal de qualité. Avant lui, Mahmoud Mendil, directeur général de l'ITAF, a estimé, pour sa part, qu'il faut relever le rendement annuel moyen en agrumes. «Il faut passer aux bonnes pratiques agricoles. Il ne s'agit pas de le faire à tout prix, mais de travailler dans le sens de consolider une agriculture durable. On ne peut pas s'ériger en agriculteur du jour au lendemain. Le tout chimique et biologique ont montré leurs limites. Il faudrait protéger la filière», a-t-il plaidé. Il y a lieu de noter que la journée d'hier, organisée à l'exploitation Garden pépinière de Chéraga, dirigée par Rabah Allam, PDG de Agro Consulting international, a vu la participation des représentants de l'Institut national de la protection des végétaux (Inpv), l'Institut de la recherche agronomique (Inra), des associations d'agriculteurs ainsi que des experts étrangers.