La présence de cinq pays émergents au sommet du G8, qui se conclura aujourd'hui dans la ville italienne de L'Aquila, a mis à nu l'inefficacité des réunions planétaires lorsqu'il s'agit de venir en aide aux pays pauvres. Et ce ne sont pas les Allemands et les Français qui diront le contraire, puisque la chancelière allemande et le président français concordent pour dire que la formule du G8 doit être revue. Les représentants des pays riches englués dans la crise financière, n'ont pu que renouveler leurs promesses de voler au secours des économies faibles, sans vraiment mettre la main au portefeuille. Face à la pression de l'opinion publique et des organisations non gouvernementales, qui accusent les gouvernements riches de manquer de solidarité envers les plus pauvres, les grands de ce monde se sont laissés arracher une nouvelle promesse, celle de consacrer 15 milliards de dollars, dépensés sur une durée de trois ans, pour contribuer à asseoir la sécurité alimentaire dans le monde. Les réserves de la france et de l'allemagne Une maigre consolation pour le milliard de personnes qui souffrent de malnutrition dans le monde, lorsqu'on sait que l'objectif, que ces mêmes puissances s'étaient engagées en 2005 à atteindre en consacrant 50 milliards de dollars à l'aide au développement des pays africains, reste lettre morte. Seuls 23 milliards ont été débloqués et à travers des contrats de partenariat ou l'effacement d'une partie des dettes africaines. A titre d'exemple un pays comme l'Italie n'a même pas verse 3% de la somme qu'il avait promis d'honorer. C'est sans doute pour cela que deux des pays membres du Groupe du G8, la France et l'Allemagne, ont émis des réserves sur le caractère réellement représentatif des sommets internationaux comme celui qui se tient depuis mercredi 8 juillet à L'Aquila, ville frappée il y a trois mois par un violent séisme qui avait fait plus de 300 morts. Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont proposé d'élargir le groupe des pays les plus industrialisés à d'autres nations sur le modèle du G20, ce qui signifierait la dissolution du G8. Revenir aux négociations de Doha Cette réunion des chefs d'Etat et de gouvernement de 39 pays, cinq pays ayant eu un statut particulier et ont été associés au G8, il s'agit de la Chine, de l'Inde, du Brésil, de l'Afrique du Sud et du Mexique, n'a pas permis de parvenir à un accord global sur la prévention des changements climatiques par la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Des pays émergents, comme l'Inde et la Chine, ont rejeté les recommandations des huit pays les plus industrialisés, arguant de la responsabilité de ces derniers dans la pollution de l'environnement et ont demandé à ce que des fonds substantiels soient dégagés avant de décider que d'ici l'an 2050, au moins 50% des émanations dangereuses devaient être réduites. Concernant la libéralisation du commerce mondial, les participants ont convenu de la nécessité de revenir aux négociations de Doha afin d'assurer le libre marché avant 2010. A les entendre, les représentants des pays riches seraient tous opposés aux pratiques protectionnistes. Mais les pays émergents et ceux en voie de développement se sentent en droit de demander pourquoi alors, l'Union européenne accorde deux euros de subvention par vache pour soutenir les éleveurs européens, alors que la majorité des Africains vivent avec moins d'un dollar par jour ?