L'écrivain d'expression kabyle, Djamel Arezki, auteur d'un recueil de nouvelles Akal d Wawal (Terre et parole) publié récemment aux éditions Tira a été l'hôte, durant du théâtre régional Malek Bouguermouh où il a animé la seconde séance ramadhanesque du café littéraire. Ouverte et clôturée par une jeune poétesse, cette séance riche en débats a été l'occasion pour le jeune auteur d'évoquer son parcours et de parler succinctement de sa conception de l'écriture. Né en 1966, cet enfant de Tazmalt qui a d'abord exercé comme enseignant de français avant d'être promu inspecteur de français et de Tamazight, annonce dès le départ la couleur en paraphrasant Jean Amrouche : « Je ne rêve et ne pleure que dans ma langue maternelle ». Pour lui, écrire c'est laisser une empreinte de sa propre culture. « J'ai vécu mes premières années scolaires comme une violence, la langue qu'on m'enseignait à l'école n'était pas celle de mon environnement, cela a développé chez moi un certain sentiment d'exclusion qui s'est vite transformé en une sorte de ressort qui m'a conduit vers la réappropriation de ma langue et ma culture ancestrale » dit-il dans son intervention préliminaire. A signaler que Djamel Arezki est détenteur d'un master de littérature moderne obtenu à l'université de Paris 8 (France). Les débats qui ont suivi sa courte allocution ont porté essentiellement sur son recueil. Tirées ou inspirées d'anciens récits récoltés notamment chez ses grands-parents, auxquels il a tenu d'ailleurs un vibrant hommage, les nouvelles de Djamel Arezki n'ont pas manqué de soulever moult interrogations parmi l'assistance composée essentiellement d'enseignants, d'étudiants et d'écrivains d'expression kabyle. Quel rôle assigner à la nouvelle dans le paysage littéraire kabyle ? Que-est-ce qui la sépare du conte ? Son inspiration est-elle réaliste ou fictive ? Comment encourager les auteurs de continuer à écrire ?.... Autant de questions auxquelles l'auteur a apporté des réponses qui ont convaincu certains et laissé d'autres sur leur faim.