Parmi eux, il y avait cinq membres de l'association Rassemblement action jeunesse (RAJ), dont son président, Abdelouahab Fersaoui. «Nous étions à la Grande-Poste où nous attendions des journalistes d'une chaîne étrangère. Des policiers se sont approchés de nous et nous ont interpellés sans explication. Ce n'est qu'en arrivant au commissariat qu'ils nous ont affirmé que c'était des mesures de sécurité», affirme Abdelouahab Fersaoui, contacté par nos soins. Selon lui, «il y avait plusieurs dizaines de jeunes, essentiellement des étudiants venant de Kabylie, à l'intérieur du commissariat». «Un des jeunes avait un rendez-vous au Centre culturel français (CCF) pour passer un test samedi. Il a montré sa convocation aux policiers. Ces derniers lui ont demandé pourquoi ne pas avoir attendu samedi pour venir à la capitale. C'est scandaleux ! On dirait que les citoyens algériens ont besoin d'un laissez-passer pour venir à Alger», dénonce-t-il. Cela prouve, ajoute le président du RAJ, que le pouvoir «n'a aucune volonté de changer ses pratiques». «Nous dénonçons ces agissements qui discréditent davantage le processus de réformes annoncées», souligne-t-il. Dans un communiqué rendu public hier, l'élu du FFS à l'APW d'Alger et candidat aux législatives, Hakim Addad, condamne, lui aussi, ces arrestations : «Ces jeunes (militants de RAJ) étaient présents en ce lieu, car ils avaient rendez-vous avec un journaliste qui souhaitait les interviewer sur le système éducatif algérien. D'autres jeunes ont également subi le même sort, simplement parce qu'ils viennent de régions berbérophones et vraisemblablement parce que nous sommes le 20 avril, jour anniversaire de commémoration du Printemps amazigh de 1980», explique-t-il. Alors que les plus hautes autorités, dont la Présidence, parlent de la sincérité du déroulement de la campagne et du scrutin, enchaîne-t-il, «cette arrestation discrédite cet engagement». «Je tiens à m'élever contre ce genre de pratiques d'intimidation policières et d'empêchement des citoyen(ne)s algérien(ne)s de circuler librement dans la capitale de leur pays. Aussi, j'interpelle les autorités compétentes afin de garantir la liberté d'information, de circulation et d'expression des citoyen(ne)s et des militant(e)s qui sont sur le terrain», précise-t-il.