Toutes les cinq secondes, un enfant meurt de faim dans le monde. Six millions par an. Ces chiffres dramatiques sortent de la bouche du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Dans son discours d'ouverture du sommet de Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) qui s'est ouvert hier à Rome, M. Ki-moon a avancé une série de chiffres très inquiétants. Devant les membres de l'organisation onusienne, il a tiré la sonnette d'alarme sur la famine qui frappe des centaines de millions de personnes dans le monde : « Aujourd'hui, plus de 17 000 enfants vont mourir de faim. Un toutes les cinq secondes. Six millions par an. Ce n'est pas acceptable. Nous devons agir. » « Il nous faut effectuer des changements significatifs pour pouvoir nous nourrir et en particulier pour protéger les plus pauvres et les plus vulnérables », a-t-il ajouté. M. Ki-moon a souligné en outre que pour nourrir plus de 9 milliards d'humains en 2050, il faudra accroître la production alimentaire de 70%. Les participants au sommet de la FAO, « boycotté » par les membres du G8, excepté le président du conseil italien, Silvio Berlusconi, se sont engagés à « éradiquer la faim dans le monde », mais sans fixer de date butoir. En revanche, ils ont réitéré l'objectif de « réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim et de la malnutrition d'ici à 2015 ». Pour rappel, le même objectif avait été tracé par les pays membres de la FAO en juin 2008, mais le nombre de personnes souffrant de la faim est passé de 850 millions à plus d'un milliard. La déclaration finale du sommet s'est contentée de prévoir « d'inverser la tendance à la diminution des financements nationaux et internationaux consacrés à l'agriculture, à la sécurité alimentaire et au développement rural des pays en développement ». Pour atteindre cet objectif, les chefs d'Etat et de gouvernement présents à Rome ont fixé cinq principes : Investir dans des plans visant à renforcer les ressources à des programmes et des partenariats bien conçus, axés sur les résultats. Stimuler une coordination stratégique aux niveaux national, régional et mondial pour améliorer la gouvernance ; favoriser une meilleure allocation des ressources ; éviter les chevauchements d'efforts ; identifier les insuffisances des réponses. Adopter une double approche globale de la sécurité alimentaire consistant en une action directe visant à remédier immédiatement à la faim et des programmes à moyen et long termes dans les domaines de l'agriculture durable et de la sécurité alimentaire. Veiller à ce que le système multilatéral joue un rôle important grâce à des améliorations continues au regard de l'efficacité, de la réactivité, de la coordination et de l'efficacité des institutions multilatérales. Garantir un engagement soutenu et substantiel, de la part de tous les partenaires, à l'investissement dans l'agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition, avec mise à disposition rapide et fiable des ressources nécessaires, dans le cadre de plans et de programmes pluriannuels.