L'investissement productif n'a pas été au rendez-vous. Un demi-siècle après l'indépendance, l'Algérie n'a pas réussi à mettre en place une économie productive indépendante de la rente pétrolière avec 98% des revenus d'exportation provenant des hydrocarbures et 70% des besoins des ménages et des entreprises privées et publiques importés. Les essais se sont traduits entre autres par le retour au concept de la planification et de la prospective. Absent durant les premier et deuxième programmes présidentiels, ces outils de gestion économique ont essayé de refaire surface pendant le deuxième quinquennat sans donner les résultats escomptés. Depuis la disparition, à la fin des années 1980, du ministère de la Planification, l'Algérie a toujours géré son économie en optant pour des solutions conjoncturelles sans se baser sur des études à long terme et sans prospective. Ces mécanismes qui ont montré leur efficacité ailleurs sont finalement revenus à travers la création du Commissariat général à la planification et à la prospective (CGPP) effectif à partir de 2009 sous la direction de Sid Ali Boukrami chargé d'élaborer une stratégie pour la diversification de l'économie. Un travail ficelé avec une série de propositions selon un ancien membre du CGPP. Cependant, le dossier est resté dans les tiroirs du gouvernement. Le plan d'investissements publics 2010- 2014 a été même soumis, dans sa phase conception, à l'analyse du CGPP qui a eu également à tracer les lignes directrices et la méthodologie à suivre dans la formulation des projets contenus dans ce plan. Il avait pour rappel travaillé les secteurs compétitifs, l'énergie, l'aménagement du territoire, le développement humain et, enfin, les institutions et les modes de gouvernance. Mais, le CGPP, censé être un «instrument pour redéfinir les politiques du gouvernement en matière d'emploi sur la base des statistiques», comme l'avait souligné le ministre des Finances, Karim Djoudi, lors de son installation n'a pas fait long feu. Il a été remplacé en mai 2010 par le ministère de la Prospective et des statistiques chapeauté par Abdelhamid Temmar qui était à la tête du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements avec Sid Ali Boukrami comme secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Prospective et des statistiques, chargé de la statistique. Ces nouveaux portefeuilles dans l'organigramme du gouvernement n'ont pas duré longtemps. Ils ont été remplacés plus de deux ans après par un secrétariat d'Etat auprès du Premier ministère chargé de la prospective et des statistiques. Lequel n'a travaillé qu'une année. Dans la nouvelle composante du gouvernement, point de place à la prospective. Au total, l'économie nationale aura perdu quatre ans à la recherche d'une vision à long terme. Quatre ans durant lesquels il y a eu création de postes, promulgation de décrets, aménagements de sièges et bien d'autres actions qui n'ont finalement pas donné de fruits. Lors de la prochaine tripartite, il y aura encore un autre plan de développement de l'économie productive à discuter. Un document signé par Sellal portant sur cette question a déjà été soumis aux membres du gouvernement pour enrichissement. «Le plan contient des mesures pour tous les secteurs», nous a indiqué à ce sujet une source proche du gouvernement.