Le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) a organisé, avant-hier, à la salle de conférences de la bibliothèque régionale d'Oum El Bouaghi, une journée scientifique avec plusieurs questions à l'ordre du jour et dont la teneur est d'une brûlante actualité. Au programme, plusieurs interventions aptes à susciter un riche débat, profitable pour le public présent. Outre la remarquable intervention du docteur Derrar, chef du centre de recherche en virologie et consultant de l'OMS, intervention liée à la grippe pandémique A (H1N1) et les orientations de la Cnas au sujet du conventionnement et du partenariat qui lient l'organisme aux pharmaciens, avec l'avènement de la carte Chiffa, les présents ont eu droit à un long exposé ayant pour sujet « Le phénomène de la drogue en Algérie ». L'intervenant, Kasmi Aïssa, a brossé un tableau fort inquiétant de la situation, d'autant que notre pays est considéré comme zone de transit. Le danger est réel et il n'est plus question d'adopter la politique de l'autruche. Autrement dit, le sujet de la drogue, qu'elle soit douce ou dure, n'est plus un tabou et il va falloir traiter sérieusement le phénomène et œuvrer pour son éradication. L'office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie est à pied d'œuvre grâce à la mise en place d'un programme national de lutte contre ce mal terrible. Le comité de suivi et d'évaluation comprend quatorze ministères et quatre associations nationales. Par ailleurs, 154 médecins ont été formés pour la prise en charge des toxicomanes dans des structures spéciales. Bientôt quinze nouveaux centres de soins seront opérationnels dans certaines villes du pays pour lutter contre un phénomène dont l'ampleur n'a d'égale que la destruction et les ravages causés à l'individu. La responsabilité doit être partagée par tous. L'orateur a même donné des chiffres sur les quantités de cannabis saisies durant les années 2007, 2008 et les neuf premiers mois de l'année en cours : 16 tonnes saisies en 2007 contre 38 en 2008 et 52 tonnes en 2009. Des chiffres qui renseignent, en somme, sur les dégâts qu'elles (les quantités saisies) auraient occasionner aux jeunes. Le dernier sujet débattu avait trait à l'incinération des déchets toxiques, dont les médicaments périmés.