Situé dans le quartier Souk El Djamaâ dans la partie basse de la séculaire Casbah, le Musée national des arts et traditions populaires fait l'objet, depuis plusieurs mois, de travaux d'étanchéité avec la mise hors d'eau des combles et des pièces du 1er étage dont deux sont fermées au public, à cause de l'infiltration des eaux pluviales. Une opération de ce genre a déjà été menée, il y a une dizaine d'années, dans le cadre des travaux d'urgence. Avec l'équipe en place, la directrice du musée, Mme Amamra, s'est attelée à aménager des ailes thématiques (dinanderie, tapisserie, objets d'art anciens, tableaux, etc.), en attendant une éventuelle extension du musée. Pour l'histoire, le palais Khedaoudj El‘amia fut construit en 1575, par Yahia Raïs, sur une zaouïa désaffectée de Sidi Ahmed Abdellah ez-zouaoui. En 1789, Hassan, alors ministre des Finances (khaznadji) du dey Mohamed Ben Othmane, en aurait fait l'acquisition pour y loger sa fille Khedaoudj l'aveugle, d'où le nom de Dar Khedaoudj El‘amia. La famille Bacri a élu ses quartiers avant la conquête française. C'est, sans doute, à cette période, pense-t-on, que sa partie ouest fut agrandie. En 1839, le logement fut affecté au procureur général. En 1909, Dar Bacri devient l'hôtel privé du premier président de la cour d'appel. C'est en 1860 que le musée fut enrichi de stucs. En 1947, ce joyau est affecté au service de l'artisanat (conservation des arts populaires). Depuis l'indépendance, le palais devient le Musée des arts et traditions populaires. Le musée compte enrichir son fonds patrimonial constitué déjà de plus de 3000 objets dont le tapis, le tissage, la broderie, les bijoux, la vannerie, le mobilier, la poterie, les instruments de musique et une collection de tableaux.